À Deroua, une localité proche de Casablanca, la vie des habitants est empoisonnée par la présence d’une décharge sauvage. Malgré les protestations répétées et les promesses des autorités, la situation persiste, transformant cette zone en un enfer insalubre pour les résidents.
Un habitant de Deroua résume la situation en des termes poignants. «Cela fait des années que nous souffrons de cette décharge. Nous avons protesté plusieurs fois, nous avons même fait barrage aux camions, mais personne ne nous écoute. Nous souffrons d’allergies et étouffons sans pouvoir ouvrir les fenêtres.»
Les émanations nauséabondes et la fumée dégagée par l’incinération des déchets asphyxient des familles, comme cette mère d’un bébé de cinq mois, particulièrement vulnérable: «J’ai un nourrisson, il n’a pas d’immunité. Il s’étouffe. On ferme toutes les fenêtres pour ne pas que l’odeur rentre, mais ça ne sert à rien».
La décharge ne se contente pas de dégrader la qualité de l’air et de l’eau, elle paralyse également les activités agricoles dans cette région à vocation rurale. «On ne peut rien cultiver ici, et c’est vraiment dommage, c’est un manque à gagner pour nous», déplore un autre habitant.
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Les visiteurs de passage, comme cet habitant de Berrechid, constatent l’ampleur du problème: «Lorsque je viens visiter des proches ici, je souffre en observant ces scènes désolantes: des enfants qui jouent ici et respirent ces odeurs asphyxiantes».
Des promesses non tenues
Les habitants de Deroua se sentent abandonnés. Bien que des initiatives aient été lancées, comme l’enfouissement des déchets sous de la terre pour réduire les fumées, elles restent insuffisantes et ambiguës: «Nous ne savons pas quelles sont leurs intentions, même s’ils nous disent que c’est pour chasser la fumée qui émane de l’incinération des déchets», explique un habitant.
Les autorités assurent régulièrement que la décharge sera déplacée. Pourtant, depuis 32 ans, ces promesses restent sans effet, alimentant le désespoir et la colère des résidents.
Une urgence sanitaire et environnementale
La situation de Deroua illustre le problème plus large de la gestion des déchets à Casablanca et dans d’autres régions du Maroc. Le manque de prise en charge rapide et efficace de ces décharges sauvages met en péril la santé des populations et compromet le développement économique et écologique local.
Les habitants appellent à des mesures concrètes et immédiates: la fermeture de la décharge, le traitement adéquat des déchets et la réhabilitation des terres contaminées.