À Casablanca aussi, les autorités imposent des mesures strictes de rationalisation de l’eau

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Le wali de Casablanca, Mohamed Mhidia, a émis, mardi 23 janvier, une circulaire imposant des mesures drastiques de rationalisation de l’utilisation d’eau et de lutte contre son gaspillage. Débits, arrosage, lavages de voiture, hammams, piscines… Voici les secteurs concernés.

Le 24/01/2024 à 14h26

Le temps est aux mesures strictes dans la gestion et l’utilisation d’eau dans la capitale économique. Après Tanger et bien d’autres villes du Royaume, Casablanca se met également à l’heure des économies d’eau. Ainsi en a décidé le wali Mohamed Mhidia, qui a émis, mardi 23 janvier, une décision dans ce sens.

Parmi les mesures adoptées, figure la rationalisation des débits d’eau dans les quartiers les plus consommateurs par la modulation de pression. S’y ajoutent l’interdiction des services de lavage de véhicules tous les lundis, mardis et mercredis et l’interdiction formelle d’utilisation de l’eau potable dans cette activité.

Idem pour les bains publics, les hammams, qui devront fermer boutique ces mêmes jours (lundi, mardi et mercredi). Tout comme il est désormais strictement prohibé de nettoyer les voies et les places publiques à l’eau.

Le wali a décrété par la même occasion l’interdiction absolue de l’arrosage des espaces verts et jardins publics ainsi que du remplissage des piscines publiques et privées plus d’une fois par an. La plantation du gazon, que ce soit par les services publics ou les privés, est également prohibée. Des campagnes de sensibilisation seront par ailleurs menées pour alerter l’opinion publique et les usagers.

Fin décembre dernier, à travers une circulaire, le ministère de l’Intérieur avait aussi donné ses directives pour rationaliser les usages de l’eau dans toutes les régions. Outre les mesures précitées, la tutelle a également décrété la lutte contre la déperdition des ressources hydriques, à travers la recherche de fuites dans les canalisations des opérateurs de production et de distribution.

Les opérateurs en question auront également à produire, mensuellement, un reporting relatif aux quantités présumées perdues et les actions de colmatage réalisées ou envisagées.

La répression des cas de fraude à l’exploitation des ressources hydriques, tels que les raccordements anarchiques ou encore le piquage au niveau des canalisations et conduites d’eau, est aussi en vigueur. À ce propos, il y a lieu de souligner que le non-paiement par certains usagers des frais de consommation d’eau encourage, souvent, l’abus d’exploitation de cette ressource.

La wilaya de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, confrontée à une grave pénurie d’eau, a été la première à répercuter ces mesures. Précisément, une décision du gouverneur de Tanger édictant les mesures précitées pour rationaliser la consommation d’eau a été diffusée ce début de semaine.

Le 16 janvier courant, le roi Mohammed VI a présidé une réunion consacrée à la problématique de l’eau dans un contexte marqué par un déficit notable en matière de précipitations et une très forte pression sur les ressources hydriques à travers le Royaume. L’exposé du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, devant le Roi fut pour le moins glaçant: de septembre 2023 à la mi-janvier 2024, le déficit pluviométrique est de 70% par rapport à la moyenne. Le taux de remplissage des barrages est, lui, au plus bas. La pénurie est telle que des mesures de restriction de l’eau d’irrigation, voire de l’eau potable, ont été prises dans certaines communes.

Par Tarik Qattab
Le 24/01/2024 à 14h26