A Benslimane, la 240 refuse de mourir et se transforme en faux taxi

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Revue de presseKiosque360. Des dizaines de faux grands taxis en mauvais état circulent depuis quelques semaines à Benslimane. Certains exploitants auraient remplacé leur véhicule en bon état par des voitures vétustes pour bénéficier de la prime à la casse.

Le 06/12/2019 à 22h17

A Benslimane, tout le monde parle de cette nouvelle forme d’escroquerie. Certains exploitants s’ingénient à remplacer leur voiture en bon état par d’autres plus vétustes afin de bénéficier de la subvention d’Etat pour l’achat d’un nouveau véhicule. Du coup, des dizaines de faux grands taxis (Mercedes 240) en mauvais état ont commencé à circuler ces dernières semaines dans les artères de la ville. Leurs propriétaires défient les éléments de la police et de la gendarmerie en s’abritant derrière des centrales syndicales qui menacent d’organiser des sit in devant le siège de la préfecture. Selon certaines sources, la sûreté de la province de Benslimane aurait saisi jusqu’ici trois véhicules falsifiés de la marque précitée.

Sauf que deux tacots ont été retirés rapidement de la fourrière par leurs propriétaires qui seraient des membres d’un bureau syndical. La troisième voiture a été soumise à une visite technique afin de déterminer son degré de falsification. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 7 décembre, que plus de 25 taxis échangés circulent sur les lignes reliant la province de Benslimane. C’est ainsi que les voitures d’origine (en bon état) sont remplacées par d’autres plus délabrées qui partent à la casse dès que le dossier pour l’obtention de la subvention est accepté par les services compétents. 

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 7 décembre, que les professionnels du secteur parlent de l’existence d’un réseau organisé qui travaille avec les courtiers pour arnaquer l’Etat. Les «samsars» se chargent d’acheter des guimbardes qu’ils remplacent par de nouvelles voitures après avoir bénéficié de la prime à la casse. Le comble, c’est qu’au lieu de les envoyer à la casse comme le prévoit la procédure, les membres de réseau les rachètent pour les remettre sur le circuit afin qu’ils servent de nouveau à une énième escroquerie.

Les mêmes sources révèlent que plus de 25 véhicules ont été introduits, sans aucun fondement juridique, dans le parc de taxis exerçant dans la province. Leurs exploitants transportent des clients vers Rabat, Bouznika, Mohammedia et Casablanca loin de tout contrôle de la police et de la gendarmerie. Ils échappent même au bureau de police chargé du pointage quotidien des chauffeurs comme le prévoit la loi en vigueur.

Par Hassan Benadad
Le 06/12/2019 à 22h17