Hier leaders d’une bipolarité factice, aujourd’hui le PJD et le PAM sont pratiquement inaudibles. Dans toute démocratie qui se respecte, ce sont les formations en tête de l’échiquier politique qui mènent le débat public. Un débat souvent contradictoire. Au Maroc, les deux formations leaders de la scène politique, le PAM et le PJD, sont quasiment absentes des débats publics, relève l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 27 novembre.
A eux deux, le PAM et le PJD comptent près de 60% du nombre de sièges de la Chambre basse du Parlement. Mais cela ne se reflète pas sur la scène publique. L’un étant aux commandes des affaires publiques, l’autre leader de l’opposition, ce qui fait qu’en théorie, ces deux formations devraient animer le débat politique à coup de propositions et contre-propositions, note l’hebdomadaire. Nous sommes en plein débat parlementaire d’un projet de Loi de finances présenté comme exceptionnel, dans un contexte de crise économique et sociale. Le Maroc s’apprête à adopter un nouveau modèle de développement au moment où le processus de régionalisation avancée est en phase d’achèvement.
Tout cela aurait pu donner lieu à un débat public animé, avec comme principaux animateurs les deux formations. Mais la réalité est autre. Ces deux principaux partis de l’échiquier politique marocain ne font parler d’eux que quand il s’agit de leurs conflits internes.
Ainsi, au PAM, une pétition signée par pas moins de 1.700 militants demande la réunion du conseil national et accessoirement la publication de la liste de ses membres. Au sein du PJD, un mouvement similaire, initié par les jeunes, exige la tenue d’un congrès extraordinaire. Bref, le PJD et le PAM bouillonnent. Et ce, à moins d’une année des prochaines élections générales (locales, régionales, professionnelles et législatives) qui auront lieu en septembre prochain.
Le parti islamiste vit, ce qui plus est, au rythme des défections, au point qu’il ne se passe plus une semaine sans que les médias ne fassent état de nouveaux départs, souvent tonitruants. Cela va de l’élu local et militant de base au député parlementaire et membre des instances dirigeantes.
Le PAM, lui, est rythmé par des actions en justice qui ont précédé son 4e congrès organisé en février dernier. En plus des procès déjà en cours, le mouvement «La Ma7id», qu’on pourrait traduire par «sans intransigeance», compte introduire un nouveau recours contre la direction du parti devant le tribunal administratif de Rabat. Motif: le rejet de sa demande de réunion du conseil national. Et ce, précise un leader de ce mouvement, au moment où plusieurs partis ont réuni les leurs, même sous l’état d’urgence sanitaire. Certains, le RNI en l’occurrence, a même réuni un congrès extraordinaire.
Bref, ce ne sont pas les procès qui manquent au PJD. Le parti étant aux affaires dans beaucoup de grandes communes, certains dirigeants font l’objet de procédures judiciaires au sujet de mauvaise gestion, voire de dilapidation des deniers publics.