Vingt présidents de commune écartés pour prévarication

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.

Revue de presseDes enquêtes menées sous la supervision de l’Inspection générale de l’administration territoriale, à la veille de la rentrée parlementaire, ont pointé du doigt la corruption de plusieurs présidents de communes. Ils sont soupçonnés de prévarication dans des affaires immobilières au niveau de six grandes villes du pays. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 30/09/2025 à 20h27

Le ministère de l’Intérieur compte assurer une rentrée politique, et surtout parlementaire, propre en cette ultime année du mandat de l’actuel gouvernement. Selon le quotidien Assabah, dans son édition du mercredi 1er octobre, «une opération mani pulite est en cours et viserait plus de 20 présidents de communes qui seront suspendus de leurs fonctions électives».

Cette vague de mesures disciplinaires, prises en un seul coup, est d’autant plus importante qu’elle peut déboucher sur des limogeages, dont un cas frapperait un président de Conseil régional.

L’ampleur et le timing de ce rapport d’enquête relatif à la mise à l’écart de plus de 20 grands élus, qui rejoindront la liste de plusieurs autres écartés durant cette année, s’expliquent par les graves faits reprochés à ces responsables qui profitent apparemment de l’approche de la fin de leur mandat pour mettre les bouchées doubles et se remplir les poches. Ainsi, ces élus sont soupçonnés de trafic de documents immobiliers, en masquant leur prévarication à travers la délégation de cette mission à des subalternes au sein du service de l’urbanisme des communes concernées. Leurs «affaires» seraient d’autant plus juteuses qu’elles ont cours dans six grandes villes du Royaume.

Mais cette vingtaine d’élus visés par une mise imminente à l’écart n’est que l’arbre qui cache la forêt, puisqu’il est attendu que plusieurs dizaines d’autres tombent prochainement dans les filets de la justice. En effet, plus de 40 missions diligentées actuellement par le ministère de l’Intérieur, suite à des plaintes, auraient également mis le doigt sur de nombreux dysfonctionnements et dépassements attribués à d’autres élus. Ces derniers sont accusés de prévarication dans diverses affaires allant de l’attribution illégale du foncier communal au détournement de deniers publics, en passant par des procès judiciaires qui ont lourdement pesé sur le Trésor public.

Assabah rappelle que l’administration centrale du ministère de l’Intérieur a donné carte blanche aux walis et gouverneurs pour actionner l’article 64 de la loi organique 113.14 relative aux communes. En vertu de ce texte, les walis et gouverneurs sont habilités à transmettre les dossiers des élus soupçonnés de prévarication au tribunal administratif. C’est ce dernier, et non plus l’autorité de tutelle, qui est compétent pour prononcer la mise à l’écart des élus communaux véreux.

Par La Rédaction
Le 30/09/2025 à 20h27