Environ un an s’est écoulé depuis le départ de Horst Köhler, pour de supposées "raisons de santé", son successeur tarde à se manifester. Ce retard, inédit, a-t-il réellement un quelconque impact sur le processus engagé par l’ONU pour trouver une issue politique au conflit créé autour du Sahara marocain?
Le MAE Nasser Bourita, invité de l’émission «Grand Format» de le360, apporte d’abord une précision fondamentale. «Le Maroc traite avec le Conseil de sécurité». Il en ressort que la partie habilitée à statuer sur le dossier du Sahara est le Conseil de sécurité, instance décisionnelle de l’ONU.
Simplement, pour mener à bien cette tâche, le Conseil de sécurité délègue une partie de ses attributions au SG de l’ONU, à leur tête la nomination de la personne qui pourrait l’aider à rapprocher les parties autour d'une solution de compromis. Du coup, la mission de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU se limite à la simple facilitation du dialogue entre les parties, autrement dit, la médiation pour faire avancer le dossier, dont le traitement est du ressort du Conseil de sécurité.
«L’Envoyé personnel est celui qui aide le SG de l’ONU à mettre en oeuvre les attributions qui lui ont été déléguées par le Conseil de sécurité» et ne peut en aucun cas être considéré comme «le détenteur du dossier», clarifie le MAE, Nasser Bourita.
Cela dit, «le Maroc respecte les attributions du SG de l’ONU dans la nomination de son Envoyé personnel». Cette attribution n'en demeure pas moins régie par des critériums inhérents à la fonction même de médiateur, en tant que facilitateur du dialogue. «En interaction avec l’ONU, le Maroc veille à ce que tout nouvel émissaire de l’ONU réponde à ces criteriums, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et à la légalité internationale».
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Avec ces précisions nécessaires, le ministre Bourita répond subrepticement à «l’agitation» de la partie adverse, Alger et polisario confondus, autour de la question du nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU, fustigeant ce qu’il a qualifié de «diplomatie du scoop», en allusion aux derniers ragots «fuités» au sujet d'un supposé nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara, avançant tantôt l’actuel MAE de la Slovaquie, tantôt celui de la cheffe de la diplomatie australienne!
Des rumeurs fantaisistes qui s'inscrivent dans le registre de la désinformation et de l'intox, sport favori du polisario et de son mentor algérien!