Souvenez-vous: Le360 s'est fait l'écho, hier, mercredi 17 avril, d'un désaccord franco-américain dans les couloirs du siège new-yorkais de l'ONU, au sujet de la durée du mandat de la Minurso, ramenée depuis le 30 avril 2018 à six mois seulement au lieu d'une année supplémentaire, sous la pression de Washington, pen-holder du projet de résolution sur le Sahara. Le maintien de la semestrialité de la durée du mandat de la Minurso dans le présent draft de la résolution, distribué lundi 15 avril aux Quinze membres du Conseil de sécurité, et dont le vote est prévu le 30 avril prochain, a-t-il un sens dès lors que la condition de son imposition, voici à présent une année, a été remplie?
Les quatre parties concernées par le différend régional autour du Sahara (le Maroc, l'Algérie, le polisario et la Mauritanie) ont toutes répondu "présentes" aux pourparlers initiés à Genève, une première fois les 5 et 6 décembre 2018, et une seconde fois, les 22 et 23 mars 2019. N'était-ce pas là l'objectif escompté au départ par les Etats-Unis: presser les parties afin de revenir à la table du dialogue?
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"Le Maroc a adhéré pleinement aux deux rounds des pourparlers de Genève", a clarifié le MAECI, Nasser Bourita, qui a été invité à se prononcer sur cette question, ce jeudi 18 avril, lors de la réunion hebdomadaire du Conseil du gouvernement. Mieux encore, le Royaume a donné son accord pour participer au troisième round des pourparlers genevois "prévu en juin prochain".
Il faut tout de même noter que cette participation marocaine a été conditionnée, à raison d'ailleurs, à l'impératif que ces pourparlers quadripartites donnent lieu à une réelle avancée sur la voie de la recherche d'une "solution politique réaliste, pragmatique et consensuelle", conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment celle (2440) qui a été adoptée fin octobre 2018.
"Ce qui se dit maintenant autour de la Minurso est improductif", a martelé le chef de la diplomatie marocaine, cité par le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Un constat que partage pleinement la France, membre permanent du Conseil de sécurité. L'ambassadeur de la France à l'ONU, François Delattre, a d'ailleurs été on ne peut plus clair pour préciser que la semestrialité du mandat de la Minurso n'a plus lieu d'être reconduite à partir du moment que les parties, y compris l'Algérie, sont revenues à la table du dialogue en vue de ménager une porte de sortie à l'impasse où se trouve le processus politique engagé en 2007 à Manhasset, sur la base de l'offre marocaine d'autonomie, mais resté bloqué depuis mars 2012, en raison du cramponnement de la partie adverse, Alger et polisario confondus, à l'option "référendaire" éculée et impraticable, de l'aveu même de l'ONU.
Une option qui a d'ailleurs été balayée d'un revers de main par le secrétaire général de l'ONU et son instance décisive, comme en témoignent les différents rapports et résolutions adoptés du côté de l'East River, à New York.
Il en ressort que si pression devait être exercée et maintenue, c'est bien sur le front séparatiste du polisario et son mentor algérien qui continuent de se confiner dans leur position improductive et stérile.