"Le secteur du tourisme a trop souffert par rapport aux autres en raison d'un manque de visibilité du gouvernement. Le secteur avance dans le brouillard", a affirmé Abdelkrim Mehdi, conseiller parlementaire de la CGEM, lors d'un entretien avec Le360, en marge d'une intervention, ce mardi 13 avril 2021, du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani devant la Chambre des conseillers.
"Notre évaluation de la pandémie, après plus d’un an de confinement, a montré que le secteur du tourisme a pâti d'une série de mesures telles que le confinement, la suspension des vols, la fermeture des frontières, le gel des activités du transport, de l’artisanat, ainsi que la fermeture des restaurants, des hôtels et des sites touristique"
Mehdi Abdelkrim note que trois mois après la conclusion de la convention-cadre, le tourisme n'arrive pas à sortir la tête de l'eau. "Aujourd'hui, le gouvernement est incapable de dire au secteur touristique à quelle date il pourra démarrer ses activités, alors que l'été approche et que la vaccination avance", selon le représentant de la CGEM.
Le conseiller parlementaire préconise une solution choc, celle de "l'activation du Fonds Mohammed VI pour l'investissement". Ce fonds a été créé notamment pour "contribuer au financement des entreprises opérant dans les domaines jugés prioritaires par le Fonds" comme le rappelle l’article 3 du Dahir n° 1-20-103 du 16 joumada I 1442 (31 décembre 2020) portant promulgation de la loi n° 76-20 portant création du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement. Le Fonds a vocation à jouer un rôle majeur pour relancer l’économie et soutenir les investissements, notamment dans un secteur aussi affaibli que le tourisme par la crise sanitaire.
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La CGEM invite aussi le gouvernement à se pencher sur la question de l'informel. "Il faut intégrer ce secteur dans l'économie organisée, a ajouté Mehdi Abdelkirm, en lui permettant de bénéficier d'une couverture sociale généralisée".
Le patronat réclame également la réforme du Code de travail et la dynamisation du secteur de la formation continue, ce segment étant en panne depuis plusieurs mois.
"A la CGEM, nous disons que des secteurs socio-économiques ont besoin d'un soutien financier, mais nous disons aussi que le futur de certains domaines n'est pas lié aux aides financières, mais seulement à des solutions immatérielles telles que la numérisation, la simplification des procédures administratives et la formation", a également précisé Abdelkrim Mehdi.