Vidéo. Bachir Dkhil, membre fondateur du Polisario: «les séparatistes sont dans un désespoir total»

Le360

Le 25/10/2020 à 18h07

VidéoDans une interview accordée à Le360, Bachir Dkhil, l'un des fondateurs du Polisario, pointe le désespoir dans lequel se trouvent les séparatistes. Selon lui, «ce mouvement a échoué dans tous les sens». Voici ses arguments.

D’emblée, Bachir Dkhil a fait endosser l'entière responsabilité de ce qui se passe à Tindouf et à El Guerguerat au régime militaire algérien qui a créé le Polisario pour servir son agenda et ses intérêts. «C'est connu de tout le monde», a-t-il affirmé.

A propos de la situation à El Guerguerat où le Polisario tente de perturber le trafic routier des biens et des passagers, le dirigeant sahraoui estime que les séparatistes «agissent contre la légalité internationale. Ils ont ignoré les appels du SG de l'ONU et de la Minurso au sujet du respect de la situation qui prévaut dans les zones tampons, notamment à El Guerguerat».

Pour Dkhil, ce comportement constitue une fuite en avant. Et d'ajouter que «la manière d'utiliser des femmes et des enfants pour couper la voie d’El Guerguerat, une route de circulation pour les biens, non seulement marocains, mais également africains et européens, et pour les personnes, signifie que les séparatistes sont dans un état de désespoir total». «Ils viennent de démontrer au monde que leurs actions ont échoué et que le mouvement est incapable de s'adapter à l'évolution du temps.»

«Actuellement», a souligné Bachir Dkhil, «l'ère milite pour les négociations et le dialogue. Mais le mouvement est arrivé au stade de l'implosion. Il n'y a plus de perspective, plus de logique, plus de visibilité». «A travers leurs sempiternels slogans», a-t-il regretté, «ils [les polisariens] se sont renfermés face aux résolutions de l'ONU, en restant otages de la guerre froide». Or, «nous sommes actuellement dans un monde globalisé où la technologie et la politique ont changé».

Selon le dirigeant sahraoui, l'ONU vient de mettre à nu le fait qu'il n'existe pas de territoires libérés dans les provinces du Sud. Le front, ajoute-t-il, sait qu'il ne peut gagner la guerre et que l'ONU n’en veut pas.

«Si dans les années 70, ceux qui portaient les armes pouvaient se considérer comme des révolutionnaires, aujourd'hui, c'est tout à fait le contraire. Celui qui utilise les armes est considéré comme terroriste», a martelé le responsable sahraoui, en notant que la situation actuelle dans les camps de Tindouf est catastrophique, notamment depuis que deux Sahraouis ont été brûlés vifs par l'armée algérienne. 

Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a saisi l'occasion de l'ouverture de trois consulats africains à Dakhla pour qualifier samedi 24 octobre les baltajias du Polisario non seulement de «bandits» et de «gangs», mais aussi de «coupeurs de routes». Une façon de dire que le Polisario n’a plus que la route passant par El Guerguerat pour faire croire qu’il existe encore.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 25/10/2020 à 18h07