Vidéo. Affaire Bouachrine: la défense des victimes tire à boulets rouges sur le GTDA

khalil Essalak

Le collectif de défense des victimes de Taoufik Bouachrine a démonté l’avis consultatif du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU (GTDA) qu'il estime truffé de "mensonges". Il s'est également attaqué au gouvernement pour ce qu'il a qualifié de "complot du silence".

Le 26/02/2019 à 09h32

Lors d'une conférence de presse, tenue hier, lundi 25 février à Rabat, huit avocats des victimes d'agressions sexuelles dans le bureau de l'ex-patron de presse, condamné à 12 années de prison ferme pour "viols" et "traite d'êtres humains"ont rejeté le terme de "détention abusive", précisant que Taoufik Bouachrine a été arrêté et jugé sur la base de preuves "irréfutables".

"Des femmes ont été sexuellement agressées d'une manière sauvage", selon les dires de ces avocats qui soulignent que les accusations relèvent du droit commun.

"Elles sont basées sur des crimes, des preuves et elles ne sont aucunement liées, contrairement aux allégations du GTDA, à la liberté d'expression", a martelé le collectif de défense qui est composé, entre autres, des avocats Mohamed Karout (Rabat), Jaouad Benjelloun Touimi (Fès), Abdelfettah Zahrach (Rabat), Meriem Jamal Idrissi (Casablanca), Habib Hajji (Tétouan) et Mohamed El Hini (Tétouan).

Le collectif de défense a qualifié le GTDA d'entité "ignorante et incompétente".

"Le GTDA a porté atteinte à la souveraineté du pays, à l'intégrité de la justice et aux intérêts des victimes", a affirmé Me Jaouad Benjelloun Touimi.

Me Mohamed Karout a annoncé pour sa part la décision du collectif de répondre à ce rapport "truffé de mensonges" dans des correspondances qu'il adressera notamment au GTDA et à la Commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

Me Meriem Jamal Idrissi a dénoncé pour sa part les "ingérences du groupe dans la justice marocaine qui est indépendante de l'Exécutif", rappelant le traité de l'ONU qui rejette toute immixtion dans les affaires d'un pays souverain.

De son côté, Me Abdelfettah Zahrach a accusé le gouvernement de n'avoir pas réagi à cet avis de manière ferme, sachant que celui-ci vise aussi, et tout particulièrement, le ministre d'Etat chargé des Droits de l'homme, Mustapha Ramid.

Les avocats de la défense ont accusé le ministre issu du PJD, à la tête de la coalition au gouvernement, d'avoir adopté hier, lundi, à Genève la stratégie de la "bouche cousue" quand une question lui a été posée sur l'affaire Bouachrine.

Me Habib Hajji a enfoncé le clou en chargeant le PJD de manière particulièrement virulente.

"Ce parti a accordé son soutien, y compris financier, à Taoufik Bouachrine", a-t-il martelé.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Khalil Essalak
Le 26/02/2019 à 09h32