Vers une refonte en profondeur de l’enseignement supérieur au Maroc

Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

Revue de pressePrès d’un quart de siècle après l’adoption du cadre légal actuel, le Maroc s’apprête à engager une refonte profonde de son système universitaire. Le nouveau projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, dévoilé par le ministre Azeddine El Midaoui, ambitionne de moderniser la gouvernance, diversifier l’offre de formation et placer la recherche au cœur des priorités nationales. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 21/08/2025 à 19h55

À l’aube de la rentrée universitaire, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Azeddine El Midaoui, vient de dévoiler un projet de loi qui promet de remodeler en profondeur l’architecture du système universitaire marocain.

Près de vingt-cinq ans après l’adoption du texte actuellement en vigueur, jugé désormais obsolète par de nombreux acteurs du secteur, le gouvernement entend engager une réforme structurelle qui place l’étudiant et la recherche scientifique au centre de ses priorités, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 22 août.

Le projet prévoit d’abord l’unification de l’enseignement supérieur dans toutes ses composantes, publiques et privées, avec l’ambition de créer une cohérence d’ensemble. Parmi les grandes nouveautés figurent la création de nouvelles catégories d’établissements, tels que les universités numériques et les institutions à but non lucratif reconnues d’utilité publique, ainsi que le renforcement de l’autonomie des universités. L’accent est mis sur la bonne gouvernance, la transparence et la reddition des comptes, tout en réaffirmant le rôle de l’État en matière de supervision et d’accompagnement, lit-on.

Le texte consacre également une place accrue aux établissements privés, appelés à développer davantage leurs missions de formation, de recherche et d’ouverture sur la société, en partenariat avec le secteur public. «Il ouvre par ailleurs la voie à l’implantation au Maroc de filiales d’universités étrangères, dans le cadre d’un encadrement légal jusque-là absent», souligne Al Akhbar. Sur le plan pédagogique, le projet encourage des modèles d’enseignement diversifiés et modernisés, intégrant notamment la formation à distance, l’alternance et l’adaptation continue des contenus aux besoins des étudiants et du marché du travail.

Le projet de loi ne se limite pas à l’enseignement. Il introduit un cadre spécifique pour les institutions et centres de recherche, en conformité avec les standards internationaux. L’objectif est de renforcer la qualité, de stimuler l’innovation et d’encourager la collaboration avec le secteur privé, lit-on encore. Une stratégie nationale de la recherche et de l’innovation sera déclinée autour de financements diversifiés, d’un système d’information intégré et d’un dispositif de suivi et d’évaluation basé sur des indicateurs de performance contractuels.

Parmi les réformes structurelles les plus notables figure la création d’un Conseil des gouverneurs dans chaque université, qui viendrait compléter le Conseil universitaire élu. Présidé par le ministre de l’Enseignement supérieur ou son représentant, ce Conseil regroupera des acteurs institutionnels (ministères de l’Enseignement supérieur et des Finances, Académies, autorités régionales), mais aussi des représentants du monde économique, social et académique.

Ce dispositif vise à instaurer une gouvernance plus participative et à renforcer les liens entre l’université et son environnement socio-économique. Le président du Conseil sera nommé par décret pour quatre ans, renouvelables deux fois, et devra justifier de compétences scientifiques et managériales reconnues.

En toile de fond, le gouvernement entend faire de l’enseignement supérieur et de la recherche un investissement productif dans le capital humain, aligné sur les objectifs de développement du pays. L’ambition est de moderniser la formation, dynamiser la recherche, renforcer les partenariats public-privé et donner au Maroc une université digne de ce nom.

Par La Rédaction
Le 21/08/2025 à 19h55