Les réactions au verdict qui est tombé mardi dernier, après les 9 mois de délibérations qu’a duré le procès des activistes d’Al Hoceima, continuent de plus belle et s’accordent à rejeter la lourdeur des peines prononcées contre les accusés. Mais un fait insolite a été relevé par le quotidien Akhbar Al Yaoum de ce lundi 2 juillet. Alors qu’un communiqué consensuel des partis de la majorité gouvernementale s’est solidarisé avec les accusés en qualifiant de très lourdes les peines prononcées à leur encontre en première instance, tout en se gardant de porter atteinte à l’indépendance de la justice, les associations des droits de l’Homme ont critiqué cette intervention de l’Exécutif. Pour le journal, lesdites associations, «réfractaires à tout ce qui vient du gouvernement», considèrent que les partis de la majorité ne font ainsi que verser des larmes de crocodile.
Le quotidien rapporte également que les autorités se sont comportées de façon inégale face à certaines manifestations et sit-in organisés dans plusieurs villes du royaume. Ainsi, selon le quotidien, elles ont «toléré des manifestations à Casablanca, alors qu’elles ont dispersé et arrêté des manifestants dans les villes du nord». Mais ajoute-t-il, plusieurs personnes arrêtées ont été libérées après paiement d’une caution.
Pour sa part, le quotidien Al Massae de ce 2 juillet nous informe que les députés de la Fédération de la gauche démocratique ont présenté une proposition de loi visant à décréter «une amnistie générale en faveur de toutes les personnes détenues dans le cadre des mouvements sociaux de protestation, que le Maroc a connus durant la période allant du 28 octobre 2016 au 28 juin 2018».
Pour sa part, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du 2 juillet a brièvement abordé le verdict des activistes d’Al Hoceima, dans une longue interview avec le président du Parquet général, Mohamed Abdennabaoui. Pour ce dernier, les juges de la Chambre criminelle de Casablanca n’ont fait qu’appliquer la loi, ni plus ni moins. Et de préciser qu’il ne lui appartient pas de s’exprimer sur les peines prononcées et décidées en toute indépendance par les magistrats en charge de cette affaire avant de conclure, à l'adresse de ceux qui doutent encore de l'indépendance de la justice au Maroc, que l’ère des sentences «téléphonées» est définitivement révolue.