Des dossiers très chauds en perspective. Sur le plan social et même économique, la hausse des prix inquiète les syndicats et l’opposition parlementaire qui montent au créneau. D’un côté, les hausses des prix et, de l’autre, l’impératif de préserver la souveraineté alimentaire et de lutter contre les effets du stress hydrique. Voilà, en gros, ce qui attend le gouvernement pour la rentrée sociale, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 28 août.
C’est sans doute le volet social qui devrait inquiéter le plus le gouvernement. Les citoyens continuent de se plaindre de l’avidité des grosses entreprises et des pratiques spéculatives des intermédiaires qui imposent un état de fait sur le marché: celui de la hausse continuelle des prix des produits de première nécessité. Situation qui nécessite une intervention urgente du gouvernement, avant qu’elle ne se dégrade davantage, souligne le quotidien.
Cependant, estime Assabah, le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre assez confortable pour faire face à cette situation sociale difficile. Et l’un des leviers qu’il pourrait actionner est de nature fiscale. C’est une pratique courante dans différents pays, précise le quotidien. Le gouvernement pourrait ainsi instaurer un impôt de solidarité qui frapperait les sociétés réalisant des bénéfices importants. Le gouvernement pourrait également intervenir avec fermeté pour mettre fin à la spéculation des intermédiaires qui pullulent dans différents secteurs.
D’après le quotidien, le gouvernement devrait, de même, plancher sur l’épineux problème de la hausse des prix des carburants. Il suggère même de résoudre définitivement la problématique de La Samir. En tout cas, l’Exécutif doit faire en sorte d’agir sur les prix pour les maintenir à un niveau acceptable tout en veillant à préserver le stock stratégique. Autre piste sur laquelle le gouvernement pourrait se pencher, l’accélération des opérations de prospection des ressources énergétiques, le gaz et le pétrole, ainsi que l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie nationale relative aux énergies renouvelables.
Dans tous les cas, souligne le quotidien, la situation impose aux membres du gouvernement de quitter leurs bureaux climatisés à Rabat et de se rendre sur le terrain. Ils doivent aussi ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux, notamment les syndicats, pour trouver des solutions aux questions encore en suspens. Assabah cite, entre autres secteurs, celui de l’éducation nationale qui a vu défiler pas moins de 32 ministres depuis l’indépendance et qui, malgré des milliards de dirhams en budgets engloutis, connaît encore de gros problèmes. On pourrait citer également, poursuit le quotidien, le secteur de l’Habitat ou encore celui de la Santé.
Le gouvernement devrait, en outre, s’attaquer au domaine économique en mettant en place des solutions aussi innovantes qu’efficientes, en impliquant notamment le secteur bancaire et les entreprises dans la relance économique. Le quotidien évoque également les marchés publics, un secteur qu’il faut assainir davantage, tout en l’ouvrant encore plus aux petites et moyennes entreprises. Ce faisant, note le quotidien, l’Exécutif devrait, en parallèle, s’atteler à la réforme de la fiscalité.
Le gouvernement Akhannouch aura également, sur son agenda de la rentrée, le parachèvement du chantier social et la poursuite de la mise en place de l’État social. Le dossier de l’AMO ayant déjà été bouclé, le gouvernement devrait s’atteler à celui des allocations sociales. L’une des démarches qu’il devrait entreprendre sans plus tarder, c’est de s’assurer que tous les employés du secteur privé sont déclarés à la CNSS et que toutes les entreprises sont à jour en termes de cotisations sociales.