Le CiMRA75 vient de renouveler sa demande auprès de toutes les instances et les organisations, ainsi qu'aux forces vives nationales et internationales animées par des principes et des valeurs de paix et de justice, afin de «faire pression sur les autorités algériennes pour qu'elles reconnaissent les violations subies par ces citoyens, leur rappellent leurs responsabilités claires dans le drame qu'ils vivent, et les indemnisent pour les dommages qu'ils ont subis».
A la veille de ce douloureux anniversaire, le Collectif international condamne une fois de plus la décision des autorités algériennes, voici à présent 47 années, d'expulser des milliers de citoyens marocains qui résidaient légalement sur le territoire algérien.
«Les individus concernés par la décision d'expulsion et les ayant droit s'interrogent encore sur les faits qui ont conduit à ce drame humain dont les blessures ne sont pas encore cicatrisées», affirme le Collectif dans un communiqué rendu public l'occasion de ce 47e anniversaire, celui de l’expulsion arbitraire de milliers de citoyens marocains résidant légalement sur le territoire algérien.
Au Maroc, le CiMRA75 appelle à «la création d'une commission parlementaire d’enquête autour de ce dossier comme promis par tous les groupes parlementaires qui ont été contactés à ce sujet», exprimant tout son soutien à cette initiative citoyenne.
Le CiMRA75 et l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) avaient présenté un mémorandum pour la création d’une commission parlementaire chargée d'enquêter autour de la tragédie de ces Marocains arbitrairement expulsés d'Algérie, sans avertissement préalable, selon le communiqué.
Cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre de l'activation de l'accord de partenariat et de coopération conclu entre le CiMRA75 et l'OMDH, vise à obtenir la contribution de l'institution législative à documenter cette tragédie et la garantie des droits des victimes à une réparation pour le préjudice moral et matériel qu’elles ont subi et qu’elles continuent de subir par le gouvernement algérien, «seul responsable de cette tragédie, qui continue d'induire en erreur l’opinion publique, d'occulter ce drame et d’ignorer la présence légale de ces citoyens marocains sur plusieurs décennies, et sur la constitution d'un grand nombre de familles mixtes algéro-marocaines», explique le communiqué, rappelant que beaucoup d’entre eux prirent les armes durant la guerre de libération face au colonialisme français.
La création d'une commission parlementaire d'enquête relative au dossier des Marocains expulsés d’Algérie revêt «une grande importance», notamment pour la documentation par une institution constitutionnelle respectable. Cette initiative du corps législatif aura une valeur décisive pour rétablir le respect de la dignité des milliers de Marocains, élevant le poids de la responsabilité de l'Algérie qui lui est confiée, et faisant la lumière sur la tragédie et la collecte de données en possession de divers services d'intérêts publics et des organismes, mais aussi de la part des personnes physiques et morales, poursuit le CiMRA75.
La création d'une commission parlementaire autour de ce dossier constitue une contribution à la préservation de la mémoire des victimes directes et indirectes, tout en explorant toutes les possibilités pour les réhabiliter, les aider à accéder à tous les recours possibles, et à préparer un document de référence, qui sera le premier du genre publié par une institution constitutionnelle, et qui contient toutes les spécifications pour soutenir les efforts des victimes dans leur plaidoyer au niveau international, ajoute le communiqué.
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Le CiMRA75 souligne également que cette expulsion est intervenue au moment où le monde musulman s'apprêtait à célébrer le rituel d’Aïd al-Adha: les autorités algériennes ont expulsé à partir de la matinée du 8 décembre 1975 environ 45.000 Marocains et Marocaines, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, bien que ces familles marocaines arbitrairement expulsées étaient légalement installées en Algérie depuis le XIXe siècle. Une grande partie d'entre eux avait même participé à la guerre de libération algérienne, qui éclata en novembre 1954, au cours de laquelle des centaines de Marocains furent tués au champ d’honneur.
Organisme de la société civile et indépendant, le CiMRA75, créé le 21 février 2021, regroupe des victimes directes et indirectes, hommes et femmes défenseurs des droits de l'Homme, en particulier des Marocains du monde victimes de cette situation, avec le soutien de militants marocains des droits de l'Homme.
Le Collectif poursuivra sa mobilisation la plus large pour atteindre ses objectifs et les traduire dans un programme de travail, en menant des actions de sensibilisation et des activités de plaidoyer aux niveaux national et international, afin que ce dossier ne soit pas oublié et ne reste pas sans solution, conclut le communiqué du CiMRA75.