Un délégation parlementaire composée de 10 personnes, parmi lesquelles figurent des fonctionnaires de la Chambre des représentants, a effectué dernièrement un déplacement par avion à Oujda. Jusqu’ici, il n’y a rien d’anormal même si, en ces temps de crise et d’austérité, les élus de la nation auraient pu choisir un autre moyen de transport moins coûteux. Mais ils ont fait pire en dépêchant de Rabat vers Oujda des voitures de luxe conduites par des chauffeurs du Parlement pour les transporter de l’aéroport vers leur destination finale. Un comportement qui a suscité l’ire du président Habib El Malki, très soucieux de la rationalisation des dépenses du Parlement. Certains membres du bureau de la Chambre des représentants considèrent qu’il s’agit là de dilapidation de l’argent public. Ce voyage de la commission thématique chargée de l’évaluation des politiques publiques relative à l’enseignement préscolaire visait à inspecter certains établissements dans les provinces de Nador et de Driouch.
Plusieurs parlementaires ont été surpris par l’attitude des membres de cette commission qui se sont permis de voyager en avion tout en mobilisant une armée de chauffeurs et de fonctionnaires. C’est un fait inédit dans l’histoire de l’institution législative, rapportent leurs collègues. Ils pouvaient bien, ajoutent-ils, se contenter d’effectuer ce déplacement par voie terrestre comme il est d’usage chez les députés. Autant dire, poursuivent-ils, qu’il est souhaitable que le président Habib El Malki diligente une enquête pour savoir qui est derrière la réservation des billets d’avion et la mise à disposition des voitures.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 17 décembre, que cette délégation dirigée par la présidente de la commission, Ghita Badroun (PAM), comportait des députés du MP, de l’USFP et de l’Istiqlal. Malgré toute cette gabegie, une source du bureau de la Chambre des représentants souligne que le voyage par avion des membres de cette commission ne constitue nullement une dilapidation des deniers publics.
De plus, ajoute le même intervenant, «ces parlementaires étaient contraints de se déplacer en voiture dans les provinces de Nador et Driouch. C’est pour cela qu’ils ont mobilisé les voitures de la Chambre des représentants, afin d’effectuer des visites dans plusieurs établissements scolaires éparpillés dans ces régions ». Quand le journaliste de notre confrère Assabah lui a demandé pourquoi ils n’avaient pas opté, dès le départ, pour un déplacement en voiture, Son interlocuteur lui a répondu, d’une façon laconique: «Voyez avec le secrétaire général de la Chambre des représentants».
