On en sait un peu plus sur le deuxième satellite marocain, «Mohammed VI-B», qui s’apprête à rejoindre le premier à usage militaire, «Mohammed VI-A», lancé le 7 novembre 2017. Remarquez en passant, la symbolique forte de la date du lancement du premier comme du deuxième satellite, soit la célébration de la Marche verte dont les Marocains viennent de fêter le 43è anniversaire.
Pour le lancement de ce deuxième satellite, un an après après la mise sur orbite du premier «Mohammed VI-A», il est prévu, selon le site d’Arianespace consulté par le360, que le démarrage de l’opération aura lieu dans les premières heures de mercredi 21 novembre, précisément à 2h42 (heure marocaine), depuis la base Kourou, en Guyane française, située en Amérique du sud.
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Pour suivre cette opération de lancement du satellite «Mohammed VI-B», dont la durée globale s’étale sur environ une heure (55 minutes), rendez-vous sur arianespace.com ou sur youtube.com/arianespace le 20 novembre 2018, 20 minutes avant le décollage.Voilà pour la date et l’heure du lancement. Maintenant, qu’en est-il de l’usage et de la fonctionnalité de ce nouveau satellite marocain d’observation de la Terre? Selon Arianespace, basée à Evry, près de Paris, « Mohammed VI-B », dont le maître-d’oeuvre est Thales Alenia Space, et Airbus en tant que co-responsable, sera complémentaire du premier, «Mohammed VI-A», en ce ci qu’ils permettront «une couverture plus rapide des zones d’intérêt».
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Mais voilà, il n’échappe à personne que le premier satellite est utilisé à des fins de reconnaissance militaire. «Mohammed VI-A» a donné au Maroc une avancée remarquable sur le plan de la reconnaissance militaire, notamment du côté est du dispositif de défense marocain, pour détecter les moindres mouvements du front séparatiste du Polisario. Il a notamment pris des photos compromettantes pour le Polisario qui, avec l’appui de son mentor algérien, tentait de transférer courant 2018 des «fonctions administratives» dans la zone tampon, notamment dans les localités de Bir Lahlou et Tifariti, en violation de l’accord de cessez-le-feu conclu le 20 novembre 1991.
Les images transmises par le satellite « Mohammed VI-A » ont remises par les autorités marocaines, remises en avril dernier au Conseil de sécurité, ont décidé l’instance décisive de l’ONU, à agir fermement contre le front séparatiste du Polisario, en lui enjoignant, dans la résolution 2414 et puis après, dans la résolution 2440, de s’abstenir de toute action susceptible de «modifier le statut juridique de la zone tampon». Une injonction qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, le Polisario ayant dû se replier depuis vers Tindouf, et renoncer à sa supercherie des «territoires libérés».
Avec le deuxième satellite, «Mohammed VI-B», la capacité de reconnaissance se renforcera considérablement, abstraction faite de l’usage civil du deuxième satellite. D’après Arianespace, «Mohammed VI-B sera principalement utilisé pour les activités de cartographie et d'arpentage, le développement régional, la surveillance agricole, la prévention et la gestion des catastrophes naturelles, la surveillance de l'évolution de l'environnement et de la désertification, ainsi que la surveillance des frontières et des côtes».
D'un point de vue militaire, la vocation dissuasive des deux satellites n’est donc pas à démontrer, pas plus d’ailleurs que leur usage civil tout aussi déterminant pour le progrès du pays.