Sa coopération internationale avec de grandes puissances comme avec les ensembles les plus en vue au monde étant sérieusement menacée par sa présence, l’Union africaine ne veut plus du Polisario. Mais à chaque fois, le régime d’Alger donne des passeports et des badges algériens à l’entité qu’elle a créée pour l’imposer. C’était le cas cette semaine à Tokyo, en marge de la réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (TICAD), qui se tient les 24 et 25 août. Un événement organisé au préalable au niveau des hauts fonctionnaires. C’est là où l’Algérie a de nouveau fait des siennes, tentant par tous les moyens d’imposer les représentants d’une entité fantoche, la pseudo-RASD, la cachant littéralement dans ses valises avant de la faire passer pour une délégation à part entière.
Le procédé est aussi suranné que risible. Arrivés à Tokyo avec des passeports algériens et résidant dans les hôtels de la capitale nipponne au nom de cette même délégation algérienne, des membres de la milice séparatiste soutenue par Alger ont ainsi tenté l’impossible: faire effraction en douce dans la salle abritant la réunion. Avec des badges algériens.
On l’aura compris, l’entité fantoche n’étant ni reconnue ni invitée par la coprésidence japonaise, c’est l’Algérie qui a octroyé des passeports aux séparatistes et leur a obtenu des visas. De même, elle a orchestré leur intrusion dans la salle comme faisant partie de la délégation algérienne.
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Sitôt entré, et sous l’œil vigilant du chef de la délégation algérienne, un membre du Polisario s’est cherché un coin de table vide. Il s’y installe, arrange les chaises, regarde un peu à gauche, un peu à droite, avant de sortir de son cartable une pancarte et de la poser devant lui. Dessus, il est écrit «République sahraouie», dans une maladroite typologie ne ressemblant en rien à celle des autres délégations. On remarquera que même la bouteille et le verre d’eau ne sont en rien ressemblants à ceux des autres. «Devant le refus par la Commission de l’Union africaine (UA) de faire confectionner une pancarte officielle, portant le nom de l’entité fantoche, pour ne pas ainsi cautionner sa présence, l’Algérie a introduit dans la salle une pancarte factice et l’a mise à la disposition des séparatistes pour la placer au coin de la table de la réunion», nous explique une source informée.
Tout ceci, alors que l’entité qu’il dit représenter n’est nullement invitée aux travaux et que seuls les pays africains membres de l’ONU ont droit de cité. Donc à l’exclusion de la pseudo-RASD et du Polisario.
Mais c’est compter sans la réactivité de la délégation marocaine qui a dévoilé, et dénoncé, le pot aux roses. La présidence japonaise a, partant, mis les points sur les «i». Mais pas sans que la délégation algérienne n’exprime sa furie en s’attaquant violemment à des membres de la représentation marocaine.
Des lutteurs déguisés en diplomates
La délégation marocaine n’a cessé d’attirer l’attention de la coprésidence japonaise sur les manigances habituelles de la délégation algérienne pour chercher à introduire les séparatistes illégalement dans la salle des réunions. Ainsi mis à nu, les représentants algériens ont perdu leurs moyens. C’était notamment le cas quand un secrétaire marocain a légitimement essayé de retirer une pancarte de la RASD qui n’avait nullement sa place dans cette réunion.
En réaction, c’est un haut responsable algérien du «bureau Afrique» au sein du ministère algérien des Affaires étrangères, et non le séparatiste présent comme les médias algériens n’ont cessé de le ressasser, qui l’en a empêché par la force. C’est à l’évidence lui l’agresseur. Les images montrent un homme corpulent, chauve, qui empoigne d’une façon violente le secrétaire marocain et le met par terre. On sait que ce ne sont pas les compétences diplomatiques qui président, en Algérie, aux choix des diplomates, mais leur voyoucratie. Nous en avons encore une fois une illustration qui fait honte au continent.
Le «diplomate» algérien agresseur a été sanctionné et ne participera pas aux travaux de la réunion prévue demain samedi au niveau des ministres. Il a tout bonnement été interdit d’accès à la salle, apprend Le360. Entre-temps, la délégation algérienne a continué de plus belle avec une attitude vulgairement agressive. Le représentant de l’Algérie s’est ainsi déchainé dans une série d’insultes contre la délégation marocaine et, se croyant dans son Algérie autoritaire, a fait appel à la police japonaise.
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Avant, comme pendant les travaux, la délégation marocaine a incité la coprésidence japonaise à veiller à mettre de l’ordre dans la salle et intervenir pour faire cesser de telles manœuvres, suspendre la présence des personnes munies de faux badges et de faux accès, considérant que la situation étant d’abord une menace pour la sécurité de l’événement et des participants.
La coprésidence japonaise a, suite à cela, publié une déclaration précisant que «la présence d’une entité dans la salle ne signifie pas sa reconnaissance par le Japon». Le mal étant fait, ce n’est pas la première fois que la présence de la supposée RASD nuit gravement aux relations de l’Union africaine avec le reste du monde.
L’UA prise en otage
Le constat, d’après cette source informée, est que l’UA est aujourd’hui prise en otage par la RASD, qui l’empêche de développer des partenariats avec des pays qui ne la reconnaissent pas. Or, aucun pays ni aucune organisation avec lesquels l’Afrique est liée par des accords de partenariat ne reconnaissent le mirage séparatiste. Il en va ainsi de l’UE, de la Ligue des États arabes et de l’Amérique du Sud. Comme il en va de même pour des pays comme la Turquie, l’Inde, la Corée, le Japon, la Chine, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis ou encore les Émirats arabes unis.
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«Si tous ces ensembles et pays ont des partenariats avec l’Afrique, aucun ne reconnaît la RASD. Et quand des représentants du Polisario s’invitent dans ces rencontres, c’est quand ils sont imposés par leurs soutiens, à commencer par l’Algérie et l’Afrique du Sud. À l’arrivée, nous avons une entité présente à l’UA et qui n’est reconnue par aucun des pays qui cherchent à développer des partenariats avec le continent. Cette seule réalité devrait pousser les pays africains à chasser ce corps étranger de l’institution continentale», explique cet observateur.
Pour rappel, 28 États membres de l’UA ont signé en 2016, au 27ème Sommet de l’organisation à Kigali, une motion demandant la suspension de la RASD de l’UA. Cela s’est produit avant même que le Maroc ne réintègre l’UA en 2017. Aujourd’hui, ils sont une trentaine de pays africains à ne pas reconnaître la RASD. C’est dire que ce corps étranger, sustenté par le régime d’Alger, n’est même pas reconnu par près de 60% des États membres de l’UA.
Là encore, et doit-on le préciser, le dossier du Sahara est plus que jamais «le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit», comme l’a rappelé le roi Mohammed VI dans son discours du samedi 20 août 2022, à l’occasion du 69ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.