Abdellah Bouanou, député et président PJD du Conseil de la ville de Meknès, refuse de recouvrer les arriérés de la taxe communale auprès des débits de boissons alcoolisées et autres établissements servant de l’alcool. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 14 avril, c'est une somme rondelette de 7 millions de DH que la commune doit aux hôtels, établissements particuliers, épiciers et autres débits de boissons alcoolisées. Et, à ce jour, le maire de la ville refuse de donner son feu vert aux services fiscaux de la commune pour procéder au recouvrement de ces taxes.
Ainsi, selon Assabah qui cite des sources de l’opposition au Conseil de la ville, le président a tenu une réunion avec le Trésorier régional pour mettre en place un plan de recouvrement des montants dus à la commune au titre de différentes taxes locales. Le président du Conseil a autorisé les services de la Trésorerie régionale à recouvrer l’ensemble de ces dettes, exceptées celles relatives à la taxe sur la vente d’alcool. Selon l’opposition, le maire de la ville aurait agi ainsi de peur d'être accusé de combattre le commerce de l’alcool.
Contacté par le journal, Abdellah Bouanou a démenti cette information. Il a assuré n’avoir jamais été contre la collecte de cette taxe. Ces rumeurs, dit-il, sont une basse tentative d’atteinte à sa personne et à son parti. Au contraire, poursuit-il, ce sont quelques conseillers qui lui ont demandé de concéder une amnistie fiscale partielle pour ces débiteurs de la commune. Ce qu’il a d’ailleurs refusé. Il s’est toutefois dit disposé à prolonger d’une heure l’horaire d’ouverture de ces établissements servant des boissons alcoolisées. Sauf que cela ne fait pas partie de ses attributions.
Des sources partisanes, citées par le journal, estiment que cette volonté de prolonger l'horaire d’ouverture de ces établissements est une initiative positive, mais qui risque de lui coûter cher sur le plan politique. Son parti et, surtout, les membres du Mouvement unicité et réforme (MUR), dont il est membre actif, ne lui pardonneront pas cet «écart de conduite».
Par ailleurs, à Tanger dont les finances sont éprouvées par les multiples saisies conservatoires qui pèsent sur les avoirs du Conseil de la ville, le maire a ordonné au responsable des services fiscaux, un membre du PAM, de recouvrer tous les arriérés, dont ceux au titre de la taxe sur la vente d’alcool. Ce que ce responsable s’est refusé de faire pour des raisons inconnues. A Kénitra, par ailleurs, autre ville dirigée par le PJD, les débits d’alcool ne sont jamais inquiétés par les services fiscaux de la commune.