Taoufiq met de l'ordre dans les écoles coraniques

Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Le ministre des Habous et des Affaires islamiques a décidé de faire le ménage au sein des «katatibs» relevant de son ministère et mis à l’écart plus de 1.500 fqihs. En cause: leurs relations bien établies avec le parti de Abdelilah Benkirane.

Le 31/10/2016 à 23h26

Réponse du berger à la bergère! Ahmed Taoufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques ne s’est pas fait attendre. Son département vient, en effet, de licencier de près de 1.500 maîtres (fqihs), accusés de sympathie, sinon d’adhésion totale aux thèses du Parti de la Justice et du Développement (PJD), fait savoir le journal Assabah, dans son édition de ce mardi 1er novembre.

Dans ce contexte de guéguerre entre les deux parties, et alors que les «milices électroniques» du PJD ne cessent d’appeler à la mise à l'écart d’Ahmed Taoufiq du prochain gouvernement, le ministre qui a reçu l’approbation du Conseil supérieur des oulémas est passé à l’action et entreprit le grand ménage au sein de son département.

Les personnes remerciées sont accusées, selon le journal, de ne pas apprendre le Coran par coeur, alors qu’elles sont normalement censées le faire apprendre aux autres. Et, pire, un grand nombre de ces «faux dévots», dont une grande partie de femmes, se sont même mis à véhiculer le message partisan du PJD. Ce qui constitue une flagrante violation des normes et lois en vigueur au sein de ce département.

De leur côté, les services du Conseil supérieur des oulémas, comme ceux du ministère, préfèrent taire les véritables causes de cette mise à l’écart, explique le journal, et entendent justifier leur décision, par les notes internes en vigueur. L'une d’elles stipule que cette catégorie devrait faire montre d’un certificat d’apprentissage du Livre Saint, conjuguée à une autorisation délivrée par les soins des délégations provinciales.

Les sources d’Assabah, qui estiment qu’il s’agit bien d’une décision «courageuse», font noter cependant que ceci ne pourrait mettre fin définitivement au phénomène d’infiltration de certains «faux dévots» dans les mosquées pour véhiculer et relayer des messages politiques.

Les mêmes sources vont jusqu’à proposer qu’il y ait une extension de l’offre de l’Académie Mohammed VI pour la formation des imams et la mise en place d’autres institutions officielles chargées de faire former des apprenants du texte sacré, conclut le journal.

Par Mustapha Nouri
Le 31/10/2016 à 23h26