L’entrée en vigueur des Groupements sanitaires territoriaux (GST) dans la région de Tanger, début octobre, a instauré un climat de tension palpable au sein des centres de santé et hôpitaux désormais placés sous cette tutelle. Cette effervescence trouve sa source dans l’imprécision qui entoure la gestion de cette phase transitoire, ainsi que dans l’absence d’une vision claire quant aux processus professionnels et administratifs à venir.
«Les professionnels de santé expriment un mécontentement croissant», rapporte Al Akhbar dans son édition du mardi 2 décembre. Ils déplorent une réduction des perspectives de carrière, le gel des décrets d’application et des retards significatifs dans la régularisation de leurs situations administrative et financière. Ce blocage paralyse la mise en œuvre de dispositions attendues de longue date, alimentant un profond sentiment de frustration au sein des équipes.
Face à cette situation, plusieurs établissements de la région ont adressé des rapports au ministère de tutelle pour exiger l’accélération des engagements annoncés, la reconnaissance de leurs droits professionnels et le déblocage des dossiers en suspens. Ils alertent sur les risques que cette ambiguïté persistante fait peser sur la stabilité du secteur sanitaire local. Pourtant, les attentes étaient fortes suite à la nomination par le Roi Mohammed VI de Mohamed Akkouri à la tête des GST de la région, compte tenu de son expérience à la direction du CHU Mohammed VI. Selon diverses sources, la situation n’aurait, jusqu’à présent, guère évolué.
«Cette crise managériale survient dans un contexte structurel déjà précaire», note Al Akhbar. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima souffre en effet de déficiences chroniques : infrastructures sanitaires insuffisantes, particulièrement en zones rurales et montagneuses, pénurie aiguë de ressources humaines et équipements médicaux inadaptés à la pression croissante qui pèse sur les hôpitaux. À ces maux s’ajoutent d’importantes disparités géographiques dans l’offre de soins, contraignant de nombreux patients à de longs déplacements, ainsi qu’une absence criante de médecins spécialistes dans plusieurs disciplines essentielles au sein de nombreux centres de santé.








