Une commission sécuritaire d’inspection a été dépêchée à la Préfecture de Police de Safi pour enquêter sur des marchés de construction et de réaménagement de postes de police à la Préfecture et au deuxième arrondissement.«Les projets en question ne remplissent pas toutes les conditions nécessaires relatives aux marchés publics. Même si des budgets importants leur ont été accordés, ces marchés ont été attribués dans des conditions manquant de transparence à certains hommes d’affaires et promoteurs proches d’un haut responsable sécuritaire», rapporte le quotidien arabophone Al Massae dans sa livraison du mardi 18 août.
Selon les données recueillies par le quotidien, les hommes de Hammouchi auraient demandé des explications au Préfet de Police de Safi sur l’absence de factures, justificatifs et autres documents administratifs relatifs aux travaux de construction et d’aménagement menés dans les locaux de la Préfecture de Police de Safi et le siège du deuxième arrondissement de la ville. «Ces travaux ont été opérés gratuitement par des promoteurs connus pour leurs liens de proximité et d’amitié avec de hauts responsables sécuritaires», souligne le quotidien.Les premiers éléments de l’enquête ont en effet permis de conclure que l’homme d’affaires en question avait financé par ses propres moyens les matières premières et la main-d’œuvre nécessaire à ces travaux. Il a été également révélé que le nom de ce promoteur avait été évoqué dans plusieurs affaires de prostitution, de chèques sans provision et conflits dans le domaine du Code du travail. Ce qui dénote d’une totale absence de transparence dans les procédures liées aux marchés publics, mais également d’un manque d’indépendance de la direction de la sûreté de la ville, conclut Al Massae.
La Commission a également mis le doigt sur des dysfonctionnements administratifs relatifs à des autorisations de sortie accordées à des hauts responsables sécuritaires et agents de police, ainsi que des absences non autorisées sans présentation de justificatifs ni même avertissement de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
Le Préfet de Police de Safi a également dû expliquer les raisons qui ont motivé plusieurs décisions de mutations à l’encontre de certains agents des forces de l’ordre. «Ces mutations ont été contestées à travers des plaintes reçues par la DGSN», souligne le quotidien. Ainsi, les agents concernés ont signalé des dysfonctionnements et un non-respect des procédures liées aux mutations. Pire, ils ont évoqué des mutations pour règlement de compte, à l’encontre d’agents qui n’ont commis aucune faute professionnelle. «La majorité de ces décisions ont été initiées par une personne proche d’un haut responsable à Safi. Bien qu’elle ne fasse pas partie des services de Police de la ville, cette personne fait désormais la pluie et le beau temps dans la ville», conclut le quotidien.