Le ministère de l’Intérieur a commencé à s’intéresser de près au «business» des subventions des associations. Cette démarche a été communiqué aux différents walis et gouverneurs via une circulaire, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 16 avril. Objectif: rationaliser l’octroi des subventions par les collectivités territoriales aux associations de la société civile.
Les procédures de versement de ces subventions seront désormais les mêmes que celles adoptées dans le cadre de l’INDH. En d’autres termes, explique le journal, les collectivités territoriales (communes, Conseils provinciaux et préfectoraux et régions) doivent dorénavant émettre des appels à projets, mettre en place des comités de sélection et une commission technique qui sera chargée de l’étude des dossiers des associations. Ce n’est qu’après l’instruction et la validation des projets qu’ils seront transmis aux Conseils des collectivités concernées qui décideront s’ils vont les financer ou non.
Entre autres critères retenus pour disqualifier d’office les projets de certaines associations, le fait que leurs responsables, ou même de simples membres, soient également des responsables ou des conseillers locaux. Les associations qui n’auront pas renouvelé leurs instances régulièrement seront également privées de subventions.Au fond, estime Assabah, cette initiative vise à mettre un terme à l’utilisation des fonds communaux pour financer certaines associations à des fins politiques et électorales.
Pourtant, le ministère n’a décidé de réagir qu’après avoir reçu plusieurs rapports faisant état de l’utilisation des associations financées par des fonds communaux dans la campagne électorale de certains partis politiques, le PJD en l’occurrence, précise Assabah. Des pratiques du genre ont d’ailleurs poussé, récemment, le wali de la région Draa-Tafilalet à y mettre le holà.
Selon des sources du ministère de l’Intérieur, citées par le journal, ce dernier a décidé d’adopter le modèle de l’INDH pour le financement des associations. Pourquoi? Primo, parce qu’il a fait des preuves depuis son lancement, il y a 13 ans. Secundo, parce qu’il s’agit de sommes importantes. Le quotidien casablancais parle, en effet, d’un milliard de DH de fonds publics, dont 440 millions de DH mis à la disposition des Conseils régionaux et des autres collectivités territoriales. Cet argent devrait servir, en premier, à améliorer le rendement des associations et promouvoir leur intégration dans la gestion des affaires publiques.