Stress hydrique: le Maroc traverse une étape difficile, prévient Nizar Baraka

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Revue de presseKiosque360. La situation est alarmante. Et le ministre Nizar Baraka, ne s’est pas contenté de brosser un tableau sombre de la situation hydrique, il a également proposé des solutions dont certaines immédiates. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 13/07/2022 à 20h18

C’est un constat que le ministre de l’Équipement et de l’eau vient de rappeler à nouveau. En matière de ressources hydriques, le Maroc traverse une situation difficile. Alarmante, même. Certaines zones connaissent des difficultés d’approvisionnement en cette denrée vitale. Intervenant mardi dernier devant la Chambre des conseillers, le ministre a même évoqué des cas d’agriculteurs qui cèdent leur terres faute d’eau d’irrigation, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Mahghribia dans son édition du jeudi 14 juillet.

Le ministre ne s’est pas contenté de dresser ce constat alarmant, mais il a avancé quelques solutions pour dépasser la crise. Entre autres solutions, souligne Al Ahdath Al Maghribia, le ministre a proposé l’utilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts mais aussi pour l’irrigation des terres agricoles. C’est une pratique très courante partout dans le monde et dans certains pays 60% des eaux traitées sont destinées à ce domaine.

Le ministre a proposé également de traiter le problème d’envasement des barrages. Cela, estime Nizar Baraka, devrait permettre au Maroc de gagner un milliard de mètres cubes d’eaux supplémentaires. Entre autres solutions avancées par le ministre, le détournement des eaux de fleuves qui versent dans la mer vers des zones arides. Autre proposition, le dessalement de l’eau de mer. Cette technique devrait permettre de couvrir les besoins en eau potable, dont la demande est estimée actuellement à 1,8 milliards de mètres cubes. La moitié des besoins nationaux devrait ainsi provenir du dessalement de l’eau de mer.

Bien sûr, ce sont des propositions dont la mise en œuvre nécessite, pour la plupart, du temps. Ce dont le pays ne dispose pas pour le moment. C’est d’ailleurs pour cela, poursuit le ministre, que le gouvernement a déjà acquis 26 stations mobiles de dessalement de l’eau de mer. Ces stations seront utilisées dans 17 provinces. Le gouvernement s’est également procuré 15 stations de traitement des eaux saumâtres. En parallèle, il a été procédé à l’achat de 706 camions citernes et en a loué autant pour alimenter les zones reculées en eau potable, souligne le quotidien.

D’après le ministre, la situation est grave. Les apports en eau ont connu une baisse de 85% cette année. La totalité des eaux reçues dans les barrages ne dépasse guère un1,389 milliard de mètres cubes. Le niveau des nappes phréatiques a également baissé d’une manière inquiétante. Au total, le Maroc dispose actuellement d’à peine 4,780 milliards de mètres cubes qui sont disponibles. Ce stock était de 5,680 milliards de mètres cubes en avril dernier. En deux mois, 800 millions de mètres cubes ont été consommés. L'évaporation de l’eau en raison d’une augmentation moyenne des températures de 0,9 degrés en dessus de la moyenne nous fait perdre également d’importante quantité d’eau de surface.

C’est pour dire, conclut le quotidien, que la pénurie d’eau au Maroc est bien réelle. Et si elle n’est pas encore manifeste dans les grandes villes, elle est bien palpable au niveau de plusieurs régions. Selon Nizar Baraka, la «crise hydrique» impacte déjà, en effet, le quotidien de nombreux Marocains qui rencontrent aujourd’hui des problèmes dans l’approvisionnement en eau potable.

Par Amyne Asmlal
Le 13/07/2022 à 20h18