Dans les grandes villes, la session de février des conseils élus a mis à nu plusieurs dysfonctionnements. La fragilité des minorités dirigeantes, le niveau très médiocre des élites locales issues des élections du 8 septembre 2021, les conflits et les luttes d’intérêts des uns et des autres qui prennent le dessus sur l’intérêt général… Le quotidien Assabah, qui revient sur ce sujet dans son édition du lundi 13 février, estime que cette situation a contribué, ou encore a directement provoqué, un déficit flagrant dans la gestion locale et donc l’accumulation de problèmes non résolus.
En même temps, note le quotidien qui cite des observateurs de la chose locale, les autorités publiques sont restées un peu à l’écart, à regarder faire sans intervenir. C’est une situation générale, estime le quotidien tout en s’attardant sur l’exemple concret de la ville de Rabat. Comme un peu partout dans les grandes villes, la session de février du conseil de la ville a connu des accrochages verbaux et des échanges violents entre les élus eux-mêmes, et entre ces derniers et la présidente du conseil communal.
D’après le quotidien, la présidente RNI de la commune a ainsi tenté de mettre un peu d’ordre dans la gestion des réunions, en soumettant les questions écrites, entre autres, à une procédure stricte à travers l’amendement du règlement intérieur. L’initiative n’a pas plu à l’opposition, principalement aux élus de la FDG. Ces derniers n’ont pas, non plus, apprécié une autre décision que la présidente a soumise au vote et qui concerne la régulation du temps de prise de parole pendant les travaux de la session.
La FGD, tout comme les élus du PJD, a tenté de faire blocage à l’amendement du règlement intérieur qui ne sert pas forcément pas leurs intérêts et qu’ils considèrent comme une tentative de museler l’opposition. Les élus des deux formations, surtout ceux du parti islamiste, ont même protesté de manière ouvertement spectaculaire, en se présentant à la session avec des bavettes portant une croix rouge au niveau de la bouche.
Au final, explique le quotidien, la majorité a pu faire adopter un nouveau règlement intérieur qui garantit l’équité et l’égalité des chances pour tous les membres du conseil et, en même temps, une meilleure gestion du temps des réunions. Évidemment, l’opposition ne s’est pas laissé faire. Les deux principaux partis qui la forment, la FGD et le PJD, ont décidé, à ce sujet, de porter leur différend avec la présidente et sa majorité devant la justice.
Les élus de l’opposition ont, par la même occasion, rejeté un projet d’arrêté municipal portant sur la cession partielle du terrain sur lequel se trouve l’ancienne gare routière d’El Kamra, relève Assabah. L’opposition estime qu’il s’agit d’un terrain relevant du domaine public.