Depuis son adoption par le conseil des ministres le 20 août 2018, la loi 44-18 relative au service militaire a suscité beaucoup de débats souvent contradictoires, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. La plupart des esprits sceptiques et destructeurs ont multiplié les fausses extrapolations sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à rétablir la conscription, et ce 12 ans après sa suppression. Certains ont justifié cette décision par la rédemption d’une jeunesse de plus en plus contestataire et rebelle. D’autres ont parlé de la réconciliation des jeunes avec l’esprit de citoyenneté, voire le redressement de la jeunesse délinquante. Tout le monde y est allé d'argumentaires à la logique fallacieuse comme ce journaliste belge qui, lors d’un débat sur le recensement des MRE, a prêté au service militaire un objectif d’intimidation. Les chiffres donnés par le ministère de l’Intérieur sur le bilan du recensement au service militaire viennent contredire toutes ses supputations. La forte adhésion à cette opération montre que la jeunesse marocaine est beaucoup plus citoyenne et patriote que ne laissent croire les pessimistes chroniques, de chez nous et d’ailleurs.
Un éditorial publié dans Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 12 juin, analyse, chiffres à l’appui, l’engouement sans précédent des jeunes pour le service militaire obligatoire. Le premier chiffre indique que 133.000 jeunes ont rempli le formulaire de recensement de la conscription. Ils ont donc exprimé leur désir de rejoindre les casernes pour accomplir leur devoir et bénéficier de l’expérience de nos Forces Armées Royales (FAR). Le deuxième chiffre est tout aussi significatif puisque 13.000 jeunes filles (soit plus de 10% du total) ont répondu à l’appel avec le même engouement que leurs frères. Le message est clair, puisque cette génération a démenti, de manière tangible et palpable, la fausse image qu’un grand nombre de citoyens tissent dans leurs esprits. Autant dire que le retour au service militaire a été l’occasion pour les jeunes d’aujourd’hui de démontrer qu’ils sont une génération citoyenne et prête à servir son pays.
Ce grand contingent des volontaires constitue un indicateur de l’enthousiasme qu’a suscité l’appel royal quand le souverain a indiqué que cette opération devait se faire dans la transparence et selon des critères d’équité. L’autre indicateur reflète le degré d’évolution de la femme marocaine qui n’a cessé de briser les tabous et de s’approprier un nouvel profil qui va de pair avec son époque et les mutations de la société. Une émancipation qui contraste avec le comportement de certaines catégories de citoyens qui continuent à se cantonner dans un temps révolu. La troisième leçon qu’on peut tirer de ce recensement est que l’institution militaire marocaine jouit d’une crédibilité sans faille et d’une excellente réputation, ou elle n’aurait pas suscité l’adhésion de ce grand nombre de jeunes. Autant dire que ces chiffres ont désavoué les balivernes débitées par les éternels pessimistes pour essayer de saper cette opération. Bien au contraire, les jeunes ont profité de cette occasion pour démontrer qu’ils ne sont pas moins patriotes que n’importe quel membre de notre société.