Selon Driss Sentissi, un des principaux dirigeants du mouvement haraki, interrogé par Le360, l’exécutif «a le devoir et la responsabilité de s’engager concomitamment sur les deux fronts, à savoir la gestion effective des effets liés au séisme et la mise en œuvre des résolutions contenues dans le projet de loi de finances de 2024».
«Sa Majesté le Roi Mohammed VI a créé le fonds spécial chargé de la gestion des effets du séisme mais le PLF est doté de son budget et de ses objectifs qu’il faut respecter car la roue du développement ne doit ni ralentir ni s’arrêter», a martelé Driss Sentissi, qui est également président du groupe parlementaire du MP à la Chambre des représentants.
Le budget de l’Etat en 2024 va dépasser légèrement celui de 2023, qui s’était chiffré à quelque 408 milliards de dirhams. «Il faut que le gouvernement trouve d’autres ressources pour financer le prochain budget en s’appuyant notamment sur les entrées liées aux investissements. Il doit réfléchir sur cette approche sans procéder à des coupes qui handicaperaient d’autres secteurs de développement public», a proposé M. Sentissi.
En d’autres termes, le MP s’oppose à ce que l’exécutif avance le prétexte du séisme pour limiter ses engagements. «On a entendu à répétition jusqu’ici que le gouvernement progresse doucement dans ses démarches parce qu’il a fait face à la crise du Covid-19, à la guerre en Ukraine et à la sécheresse», a déclaré le leader du MP, soulignant que «l’exécutif doit agir et avancer quelles que soient les conditions en priorisant l’emploi qui reste une difficulté majeure du pays».
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Il a par ailleurs appelé les pouvoirs publics à accorder plus d’intérêt au monde rural. «Si nous pouvons développer une région ou deux tous les trois ans, nous aurons fait un grand pas vers le progrès socio-économique global», a-t-il estimé.
Revenant au séisme qui a frappé sévèrement le Maroc le 8 septembre, Driss Sentissi a salué, au nom de son parti, l’élan de solidarité nationale qui a été déployé sous l’impulsion du roi Mohammed VI, mettant en exergue les diverses actions entreprises à l’initiative du Souverain, telles que «la rapidité des secours, la création d’un fonds spécial, la relance de la scolarité et le début du recensement des dégâts matériels».
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Il faut, d’autre part, signaler qu’en août dernier, le gouvernement a publié une note de cadrage du PLF 2024 dans laquelle il prévoit de réduire le taux d’inflation à 3,4% en 2024 et à 2% à partir de 2025. L’exécutif a également tablé sur un taux de croissance de 3,7% du PIB en 2024 sur la base notamment d’une meilleure campagne agricole, avec une production céréalière de 75 millions de quintaux.
La lettre d’Aziz Akhannouch a mis l’accent sur quatre priorités majeures. Il s’agit du renforcement des mesures mises en place pour faire face aux impacts conjoncturels, de la poursuite de la consolidation des bases de l’Etat social, de la mise en œuvre des réformes structurelles et du renforcement de la soutenabilité des finances publiques.