Sanctions royales: une "décision historique", selon le politologue Abdelfettah Fatihi

Fatihi

La décision du roi Mohammed VI de révoquer quatre ministres et d'en blâmer cinq autres laisse présager un grand changement dans la gestion de la chose publique au Maroc. C’est du moins l’avis du politologue Abdelfettah Fatihi. Les explications.

Le 25/10/2017 à 16h47

La décision du roi Mohammed VI de limoger plusieurs ministres constitue un véritable séisme politique. C’est l’avis partagé par Abdelfettah Fatihi. Ce politologue considère que cette décision changera de manière radicale l’idée que les responsables politiques se font de leurs fonctions.

Dans une déclaration à Le360, Fatihi estime que «cette décision entérine le principe du rapport entre responsabilité et reddition des comptes. En sanctionnant ces responsables politiques, coupables des dysfonctionnements décelés dans les projets de développement d’Al Hoceima, le roi décline une orientation politique de gauche».

Et le politologue d’ajouter: «C’est une décision historique à laquelle nous avons affaire car elle illustre l'exigence d'une certaine rigueur et inaugure une étape d’évaluation et de suivi des missions et des spécialités des responsables désignés, qu’ils soient au gouvernement ou dans l’administration.» Ainsi, cette décision royale reflète une conviction ancrée chez le roi Mohammed VI, selon laquelle le diagnostic de la situation est clair et que l'action et la réforme sont désormais nécessaires.

Abdelfettah Fatihi précise que le chef de gouvernement est dans l'obligation de réorganiser son équipe, tout en respectant les recommandations royales qui feront suite à ces limogeages. «Cette décision promet de donner lieu à un changement radical, voire structurel, peut-être même à un remaniement profond du gouvernement de Sâad Eddine El Othmani.»

Cette décision induit de nouvelles orientations de travail fondées sur la sacralité du droit et des principes de la Constitution. «Dans ce sens, cette décision du roi Mohammed VI représente un réel séisme politique car elle provoquera un changement du mode de fonctionnement des politiques publiques et de la façon de travailler dans l’administration», précise Abdelfettah Fatihi.

Selon le politologue, il s’agit là d’une décision sage, en harmonie avec les prérogatives constitutionnelles du roi. «Cette décision répond aux exigences des citoyens car elle respecte de manière rigoureuse les principes de la Constitution, dont découle celui de la reddition des comptes.»

Par Qods Chabaa
Le 25/10/2017 à 16h47