Le démenti apporté par M. Dujarric, lors de son point de presse hebdomadaire, est intervenu une semaine après la rencontre inopinée que le SG de l’ONU avait initiée, le 9 février courant, en marge des travaux de la 33è session ordinaire des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, avec le chef du front séparatiste du polisario, Brahim Ghali.
C’est à l’occasion de cette rencontre que la proposition du MAE slovaque aurait été soufflée au chef du front polisario, vraisemblablement à l’origine de la fuite de cette proposition vers les sites de propagande séparatiste.
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Une éventualité qu'ont d'ailleurs confirmée des sources diplomatiques contactées par le360, selon lesquelles M. Guterres a discrètement reçu dans ses locaux à New-York, an date du 3 février courant, le chef de la diplomatie de la Slovaquie, Miroslav Lajcak, pour le «sonder» sur sa disposition à remplir le rôle de nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, en remplacement de l’Allemand Horst Köhler, qui a jeté l’éponge en mai 2019 pour de prétendues «raisons de santé».
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Le démenti apporté, in fine, par M. Dujarric n’enlève pour autant pas quelques zones d’ombre liées à la démarche suivie par l'actuel SG de l’ONU, la règle suivie par ses prédécesseurs voulant que toute proposition se fasse nécessairement «en concertation avec les parties au conflit», principalement le Maroc, qui n’a même pas été informé de ladite proposition!
Vous l'auriez constaté, l'on parle bien ici de PROPOSITION de nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU. Or voilà, M. Dujarric a démenti une «désignation» qui ne peut d’ailleurs se faire qu’avec l’aval préalable de toutes les parties au conflit, à fortiori les 5 membres permanents du Conseil de sécurité, instance décisionnelle de l’ONU.
C’est donc sur la "proposition" et non la "désignation" qu’a porté la polémique suscitée par la démarche unilatéraliste de M. Guterres, qui semble avoir donné la primeur au front polisario, au détriment du Maroc, pourtant à l’origine du lancement, en avril 2007, du processus de Manhasset, aux États-Unis, pour trouver une issue politique réaliste et réalisable au conflit créé autour de ses provinces sahariennes, sur la base de l’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie au Sahara.