Le chercheur Mohamed Talib, spécialiste du conflit du Sahara, a proposé, dans une déclaration à Le360, que le gouvernement devrait "geler tout contact avec l'ONU sur le dossier du Sahara jusqu'au départ de Ban Ki-moon". Selon ce chercheur, la sortie de Ban Ki-moon était prévisible.
"Les observateurs s'attendaient à cette sortie sachant qu'on le soupçonnait d'avoir épousé la thèse du régime algérien et du Polisario en présentant en 2015 son projet de rapport sur la MINURSO et la situation des droits de l'Homme dans la région", se souvient M. Talib.
A l'époque, il commençait à nourrir son agressivité contre le Maroc. Maintenant, "Ban Ki-moon n'a pas non plus gobé le report de sa visite par le gouvernement marocain". Plus grave, "le secrétaire général tente de fructifier les derniers mois de son mandat avec des ambitions personnelles à la tête de son pays".
Pour Mohamed Talib, le royaume devrait prendre des mesures fermes, car Ban Ki- moon a blessé les sentiments du peuple marocain en épousant les thèmes de l'Algérie et du Polisario. Il est "inadmissible qu'il utilise le terme d'occupation, salue le drapeau d'une entité qui n'existe pas et affiche avec ses doigts le signe de la victoire à Bir Lahlou, une zone tampon occupée par le Polisario".
"Le gouvernement marocain est appelé, a ajouté Mohamed Talib, à entrer immédiatement en contact avec les membres permanents du Conseil de sécurité et mobiliser ses amis».
De son côté Ahmed Lakhrif, ex-ministre délégué aux Affaires étrangères et député des provinces sahariennes, a condamné fermement les déclarations "agressives" de Ban Ki-moon contre le Maroc et "l'alignement de celui-ci sur les thèses du régime algérien".
"Jamais dans l'histoire des rapports du Conseil de sécurité de l'ONU, le terme occupation n'a été utilisé. Ban Ki-moon a violé sa neutralité et au lieu de rapprocher les points de vues, il les éloigne au risque de déstabiliser toute la région sur le plan sécuritaire", ajoute l’ancien ministre.
Pour M. Lakhrif, le Maroc est "dans son Sahara, il n'a plus rien à proposer sauf l'unique et seule voie de règlement, celle du plan d'autonomie".