Dans son discours prononcé devant le syndicat de son parti, l’UNTM, le secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, a soufflé le chaud et le froid en réponse aux griefs que lui ont faits les syndicats en ce jour de fête du Travail. Il a opté pour l’offensive en effectuant un tir de sommation qui risque de faire mal «Je ne comprends pas pourquoi les partis politiques sont assujettis, par la force de la loi, à la bonne gouvernance dans leur gestion de l’argent public alors que les syndicats sont exonérés de contrôle financier».
Il a, certes, essayé d’atténuer cette attaque de front en justifiant sa décision unilatérale d’augmenter de 100 dirhams les allocations familiales en dehors du dialogue social, mais le mal est fait. D’autant plus que les centrales syndicales étaient à bout de nerf après l’échec du dialogue social et la sensation que le chef du gouvernement leur a joué un mauvais tour.
Il faut entendre ce qu’a dit le secrétaire général de l’UMT, Miloud Moukharik, pour supputer la colère des syndicalistes. «Le gouvernement nous a gâché la fête du Travail», a-t-il dit à le360, qualifiant de «ridicule» cette augmentation des allocations familiales. Le chef du gouvernement a une autre explication sur ce sujet: «Nous avons pris cette décision en dehors du dialogue social en considération de la situation de la classe ouvrière».
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Et du coup, El Othmani rétorque directement à Moukharik: «Le gouvernement va demander au conseil d’administration de la CNSS d’élargir cette augmentation au secteur privé», sans toutefois spécifier comment et quand les travailleurs du privé vont en bénéficier sachant que les fonctionnaires vont bénéficier de 300 Dh pour chaque enfant dès fin mai. Le patron du PJD reconnaît implicitement que cette revalorisation demeure insuffisante: «Il est vrai que les travailleurs méritent mieux, mais l’Etat a des contraintes budgétaires liées au problème de l’eau, de la santé, de l’enseignement et autres».
Ce faisant, Othmani laisse la porte ouverte au dialogue social et va même jusqu’à affirmer: «Le gouvernement est prêt à améliorer ses offres aux partenaires sociaux». Mais il ne lâche rien à propos du projet de loi sur les syndicats qu’il qualifie d'«urgent et nécessaire», tout en indiquant que cette loi ne sera proposée qu’après concertation avec les syndicats.
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Autant dire que le chef du gouvernement a opté pour l’offensive pour aborder le deuxième round du dialogue social qui s'annonce très chaud.