Ce que les Marocains ont réalisé durant l’année est un exploit qu’aucun autre pays de la région n’a pu égaler. Ils ont délogé les islamistes du pouvoir de la manière la plus démocratique qui soit, par les urnes. Ce faisant, le Maroc entame sa deuxième alternance politique en moins d’un quart de siècle. L’année 2021 aura été marquée par de nombreux événements, mais le plus important est sans doute l’organisation d’un marathon électoral inédit et surtout d’un triple scrutin le même jour et en pleine crise sanitaire, écrit l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 31 décembre.
Contrairement à plusieurs autres pays qui ont chamboulé leur agenda électoral à cause du Covid-19, le Maroc a tenu à la régularité électorale, signe incontestable de sa stabilité politique. Aussi, souligne le quotidien, la nomination d’un nouveau gouvernement, adossé à une majorité de trois partis politiques, est-elle sans conteste l'événement phare de l’année qui vient de se terminer. Les Marocains, déçus des deux mandats précédents, découvrent, poursuit l’hebdomadaire, une nouvelle équipe, un nouvel esprit et de nouvelles méthodes de travail. Ils découvrent surtout un exécutif qui agit plus qu’il ne parle.
La preuve, souligne La Vie éco, c'est qu’à peine investi, le 13 octobre, le nouvel exécutif a enchaîné les réunions à tous les niveaux pour stimuler l’investissement et relancer l’économie. En parallèle, et au fil des onze premières réunions du conseil de gouvernement, le grand édifice de la généralisation de l’AMO et de la protection sociale s’est mis progressivement en place. L’AMO, c’est désormais une réalité pour des millions de Marocains.
C’est pour dire qu’au terme du triple scrutin du 8 septembre, notre pays vient en effet de franchir une nouvelle étape dans son Histoire et de réaliser une deuxième alternance par les urnes. Comme tout le monde le sait, rappelle l’hebdomadaire, les législatives, régionales et locales du 8 septembre 2021 et les élections professionnelles d’un peu avant, ont abouti à une reconfiguration profonde de la carte politique nationale. Elle a été marquée, d’un côté, par le retour en force du RNI, le maintien du PAM en tant que deuxième force politique, et la confirmation de l’Istiqlal en tant que machine électorale infaillible, et de l’autre côté par un effacement du PJD.
Autre changement remarquable, alors que depuis 2011, la Chambre des représentants était dominée par la majorité gouvernementale et la Chambre des conseillers contrôlée par l’opposition parlementaire, cette fois-ci, l’opposition parlementaire se retrouve affaiblie au niveau des deux Chambres du Parlement. Ce n’est pas seulement cela, relève l’hebdomadaire. Que ce soit au niveau parlementaire, régional, local ou au sein des chambres professionnelles, ce sont les mêmes composantes politiques, le RNI, le PAM et l’Istiqlal, qui mènent les coalitions dirigeantes de ces assemblées. Chose jusque-là inédite dans l’histoire politique de notre pays.