Répressions, torture et impunité: l’accablant réquisitoire contre le Polisario et l’Algérie à Genève

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève.

Revue de presseLors de la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme à Genève, de graves accusations ont été portées contre le Front Polisario, accusé de perpétrer, avec la complicité de l’Algérie, des exactions systématiques à l’encontre des populations des camps de Tindouf. Des témoignages, poignants, et des rapports accablants ont dressé un tableau sombre de la situation, évoquant disparitions forcées, torture, répression politique et détournement de l’aide humanitaire. Cet article, est tiré d’une revue de presse, issue du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 14/09/2025 à 18h29

Lors de la soixantième session du Conseil des droits de l’homme (CDH), qui s’est tenue à Genève, la semaine dernière, l’Association internationale de développement (IDA) a rendu publics des rapports confirmant que les milices armées affiliées au Polisario commettent de graves violations des droits de l’homme à l’encontre des populations civiles sahraouies, dans les camps de Tindouf.

Le représentant de l’IDA a déclaré, lors de la séance plénière, que ces exactions, perpétrées avec la complicité du pays hôte, l’Algérie, ne constituent «pas des exceptions, mais s’inscrivent dans un schéma général de violations systématiques», particulièrement envers les femmes, et les adolescentes.

Il a déploré l’absence totale de libertés fondamentales et de garanties judiciaires dans ces camps situés en territoire algérien, illustrant son propos par le cas du dissident Ahmed Al Khalil, victime d’une disparition forcée, et a exigé que les responsables du Polisario impliqués dans ces crimes soient traduits en justice.

La séance a également été marquée par les témoignages de défenseurs sahraouis des droits de l’homme. Mustapha Maelainin, au nom de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, a évoqué le sort de l’activiste Ahmed Al Khalil, porté disparu depuis son enlèvement en 2009.

Saadani Maelainin, victime d’un déplacement forcé vers Cuba durant son enfance, a pour sa part dénoncé les pratiques d’intimidation, de torture, de surveillance étroite et le blocus médiatique imposés par le Polisario pour étouffer toute révélation sur les violations commises.

L’avocat espagnol, Manuel Navarro Peñaloza, a, lui, évoqué le cas de sa cliente, Khadijatou Mohamed, victime de violences sexuelles, barbares, imputées au chef des séparatistes, Brahim Ghali, et a dénoncé l’absence de mécanismes judiciaires et une culture de l’impunité, persistante.

D’anciens détenus, Mahmoud Bouih et Al Fadel Brika, ont rapporté des cas de tortures systématiques, d’arrestations arbitraires, de disparitions forcées et plus de trente exécutions extrajudiciaires.

Brika a, en outre, accusé la direction du Polisario d’utiliser la faim et la privation de produits de première nécessité comme châtiment collectif, tout en détournant l’aide humanitaire vers des groupes armés actifs dans la région du Sahel, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Plusieurs intervenants ont aussi mis en lumière l’exploitation politique des enfants sahraouis via le programme «Vacances en paix».

Said Achmir, de l’ONG «Africa International Human Rights», a, lui, dénoncé son utilisation comme outil de chantage, citant le cas de la jeune Nouha Mohamed, arbitrairement privée de rejoindre sa mère, gravement malade, et alitée en France.

Enfin, Fatima Zahra Zhiri, de l’ONG «Promotion du développement économique et social», a exprimé sa vive inquiétude, face à la pauvreté chronique, la précarité des infrastructures sanitaires, et éducatives, qui frappent les camps de Tindouf.

Par Hassan Benadad
Le 14/09/2025 à 18h29