Lancée tambour battant pour redorer le blason de l’enseignement national, la Charte nationale de l’éducation et de la formation n’a été appliquée que dans une moindre mesure. C’est ce que rappelle le quotidien Libération dans son édition de ce week-end (12-13 septembre).
Le quotidien dresse un tableau noir du système éducatif. «D’année en année, notre enseignement patauge dans le bourbier de la médiocrité. L’infrastructure scolaire vieillit et certains établissements n’ont de l’école que le nom, les programmes stagnent et les manuels sont dépassés, la qualité de la formation des cadres régresse de plus en plus et subit des réformes impulsives et la formation continue est quasi inexistante, le choix de la langue de l’enseignement n’est pas tranché et on a plusieurs enseignements parallèles, l’enseignement privé qui s’est voulu sauveur est confié à des chasseurs de trésors qui l’ont rendu inaccessible au peuple… » souligne Libération.
En 2011, les enquêtes ont mis en évidence la faiblesse du niveau d’apprentissage des élèves marocains de 4e et 8e années par rapport à leurs camarades des autres pays. «Ainsi, 74 % des élèves marocains de la 4èmee année n’atteignaient même pas le premier des quatre niveaux de référence en mathématiques et aucun ne parvenait au niveau supérieur», indique le journal non sans une pointe d’amertume.
Ainsi, en dépit de tous les efforts consentis dans ce domaine et les budgets alloués à ce secteur, les résultats sont décevants. Un constat que les observateurs relèvent presque unanimement. Kamel Braham, coordinateur de la Banque mondiale, a souvent insisté sur le fait que l’éducation est un investissement de longue haleine qui exige des efforts soutenus et des politiques cohérentes.
«Au lieu des réformes gadgets qui apparaissent avec un ministre et s’estompent avec son successeur, il est temps d’accorder à l’école l’intérêt et le temps nécessaires pour la rendre citoyenne, équitable, humaine et au service du développement social et économique de la Nation», conclut Libération.