Nouveau rebondissement dans la guerre de succession que se livrent le clan Bouteflika et le clan de l’ex-patron du Département algérien du renseignement et de la sécurité (DRS), Mohamed Lamine Mediene. "Une rencontre secrète a réuni récemment l’ancien ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar, et des conseillers et lobbyistes de l’Elysée", révèle le site français d’information en continu, Mondafrique.
Selon la même source, Khaled Nezzar, porte-parole des anciens généraux et hauts gradés "mécontents" du président Bouteflika, a profité de la tension continue entre Alger et Paris, «pour se rapprocher de certains conseillers et lobbyistes de l’Elysée».
En réalité, l’ancien ministre de la Défense pendant les sombres années de 1992 et 1999, artisan de l’interruption du processus électoral en janvier 1992, voulait «transmettre la vision et les positions du clan des anciens dirigeants militaires algériens aux intermédiaires et observateurs proches de François Hollande».
Le clan Bouteflika cherche à tout prix à se «pérenniser» à la tête de l’Etat algérien, après s’être débarrassé, fin 2015, de l’encombrant Mohamed Lamine Mediene, ex-patron du DRS, ainsi que de plusieurs hauts gradés de ce département de renseignement qui faisait et défaisait les présidents algériens. Le clan présidentiel, mené par Saïd Bouteflika, est en effet accusé de vouloir imposer «l’ami d’enfance» de son frère malade, le Marocain Chakib Khalil (né à Oujda), réhabilité au mois de mars dernier après une longue période d’exil aux Etats-Unis pour détournement d’argent public du temps où il occupait le poste de ministre de l’Energie et des mines (1999-2010) et présidait aux destinées de la Sonatrach (début des années 2000).
Une guerre sans merci que se livrent les deux clans et qui peut mener l'Algérie vers l'inconnu. Les renseignements étrangers, dont le Mossad, avaient à cet effet mis en garde contre un "coup d'Etat militaire" en 2016. Le voyage secret du général Nezzar à Paris s'inscrirait dans cette perspective.