Alors que Nadia Fettah Alaoui, ministre des Finances, a assumé publiquement la responsabilité du retard dans la réforme des systèmes de retraite, affirmant lundi dernier, lors de la séance hebdomadaire des questions orales au Parlement, qu’elle en portait la charge personnelle, le projet de Loi de Finances pour l’année prochaine apporte de nouvelles précisions sur le calendrier de cette réforme.
Selon le document présenté hier lors d’une session conjointe des deux Chambres, document dont le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rend compte dans son édition du mercredi 22 octobre, le gouvernement prévoit de soumettre les textes législatifs et réglementaires relatifs à la réforme des retraites au Parlement dès le début du mois de mai 2026.
Le projet de loi souligne que la méthodologie adoptée par le gouvernement a permis à la commission nationale chargée de la réforme des retraites de reprendre ses travaux après le cycle de dialogue social d’avril dernier, qui avait réuni les autorités et les partenaires sociaux pour élaborer un projet consensuel.
L’objectif est de tenir compte des engagements pris lors des précédentes discussions, notamment lors du dialogue d’avril de l’année précédente. À cette occasion, il avait été convenu de créer un système de retraite structuré en deux pôles, public et privé, dont l’architecture et les critères seraient définis de manière participative, tout en préservant les droits acquis dans le cadre des systèmes actuels jusqu’à l’entrée en vigueur de la réforme, écrit Al Ahdath Al Maghribia.
Le projet de loi insiste sur la nécessité de définir le contenu de la réforme selon une approche «participative approfondie» impliquant l’ensemble des partenaires sociaux et économiques. Cette démarche vise à établir un scénario consensuel qui respecte les principes directeurs garantissant la continuité et la viabilité des systèmes de retraite, tout en assurant une répartition équitable et transparente des ressources, et en préservant les droits acquis de tous les affiliés et retraités jusqu’à la mise en œuvre de la réforme.
Le système envisagé devra également tenir compte de la réalité économique du pays. Par ailleurs, le projet de Loi de Finances 2026 révèle que la commission technique issue de la commission nationale a été chargée d’examiner les aspects techniques du scénario de réforme proposé par le gouvernement, conformément aux principes directeurs définis.
Cette commission étudiera les observations et propositions relatives au scénario avant d’arriver à un consensus ou, si nécessaire, à plusieurs options à soumettre à la commission nationale avant avril 2026, note Al Ahdath Al Maghribia. La commission nationale devra ensuite approuver les grandes lignes du scénario de réforme avant la fin de cette période, après quoi les textes législatifs et réglementaires nécessaires seront préparés et présentés au Parlement au début du mois de mai.
Le rapport sur les ressources humaines annexé au projet de loi de finances 2026 précise que 68.418 fonctionnaires seront concernés par la retraite entre 2025 et 2029, soit 13,41% de l’ensemble des employés du secteur public.
Dans le secteur de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, le nombre de départs à la retraite pour atteindre l’âge légal sera de 31.113 fonctionnaires, représentant respectivement 13,9% et 18,6% des effectifs de ces deux secteurs.
Le rapport prévoit également que les départs à la retraite toucheront les ministères de l’Intérieur, de la Santé et de la Protection sociale, de la Justice, ainsi que de l’Économie et des Finances, avec des effectifs respectifs de 15.617, 6.064 et 1.975 fonctionnaires.








