Réforme de l'éducation : Ce qu'en pensent les analystes

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Le dernier discours du roi Mohammed VI, dans lequel il a critiqué le rendement du gouvernement dans le domaine de l'éducation, continue de susciter des réactions. Mohamed Darif, Abdelmounaïm Dilami et Khalid Jamai livrent leur lecture à Le360.

Le 22/08/2013 à 12h37, mis à jour le 22/08/2013 à 17h14

Mohamed Darif, chercheur universitaire et politologue

"Le roi considère l’enseignement comme étant une priorité nationale après l’intégrité territoriale. C’est l'un des principaux chantiers structurants de Mohammed VI et, comme il est prioritaire, il faut engager des réformes pour remédier aux failles. Il faut déployer encore plus d’efforts pour le mettre à niveau. La deuxième idée importante du discours, c’est qu’il faut dépolitiser ce chantier qui est d’ordre national. Il ne faut pas l’instrumentaliser à des fins partisanes. Le Maroc considère que l’élément humain est une de ses principales richesses et l’investissement dans ce secteur est primordial. En moins d’un mois, le roi Mohammed VI a plusieurs fois critiqué le gouvernement de Benkirane. Le souverain a rappelé à ce gouvernement qu’il avait hérité d’un bilan sain".

Abdelmounaïm Dilami, professeur universitaire et président du groupe Eco-Médias

"L’enseignement est une question de société. Ce n’est pas uniquement une question politique, et il appartient désormais au gouvernement de Benkirane de prendre au sérieux cette réforme. L'ancien Exécutif a mis en place un plan d’urgence qui a coûté 20 milliards de dirhams. Nous comptions sur ce plan pour un rendement plus efficace et un enseignement plus adapté au marché de l'emploi. Un travail colossal a été fait. Mais il faut savoir que les résultats d’une stratégie en matière d’enseignement n’apparaissent que 15 ans après. Le fruit, sur le concret, est à long terme. Avec ce gouvernement, on a tout délaissé, on repart à zéro. Maintenant, il faut que l’Etat engage une action. Il doit aller jusqu’au bout pour juger les résultats. Il faut que Benkirane prenne au sérieux cette réforme".

Khalid Jamai, journaliste et chroniqueur

"Depuis l’indépendance, le Maroc a connu 52 ministres de l’Education nationale, c’est tout dire. Le problème de l’enseignement est le résultat d’un processus. Le Maroc n’a jamais connu une vraie stratégie de l’enseignement. Avec le plan d’urgence, cela n’a pas arrêté de fluctuer. Les critiques contre ce gouvernement sont injustes car ce dernier n’a jamais proposé de plan à l’enseignement. L’ancien ministre Ahmed Khchichen a lui-même reconnu la faille de son plan".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 22/08/2013 à 12h37, mis à jour le 22/08/2013 à 17h14