«Des fuites suspectes», tel est le titre qu’a choisi le quotidien Al Akkhbar pour l’éditorial de son édition du 10 au 12 avril, éditorial dans lequel il se pose des questions sur les desseins de certaines parties ayant rendu publiques ce qui semble être des recommandations sur la réforme de la Moudawana, soumises récemment au roi Mohammed VI par l’instance ad hoc.
Al Akhbar se demande «qui a intérêt à fuiter les recommandations soumises au roi par l’instance chargée de la réforme de la Moudawana. Qui a l’audace de mettre en doute la crédibilité des institutions de l’Etat au sujet d’une question sensible en diffusant de fausses rumeurs? Qui a enfin intérêt à désorienter l’opinion publique sur la base de fuites suspectes et sans sources crédibles?»
Et le journal d’accuser ceux qu’il n’identifie pas nommément d’alimenter la division du tissu social avec des fuites et rumeurs qu’ils distillent quotidiennement en vue de s’attaquer aux institutions constitutionnelles et aux symboles de la nation dans l’objectif perfide d’entraver la dynamique socio-économico-politique que connaît actuellement le Maroc. En lieu et place, ils écrivent des scénarios qui visent à affaiblir, fissurer et diviser le front intérieur.
Tout ce qui est diffusé ces jours-ci, et présenté parfois comme des infos exclusives, voire des scoops, sur les recommandations finales relatives à la réforme de la Moudawana, n’a pour but que l’une de deux choses. Ou bien il s’agit d’un plan préconçu visant à lancer des ballons d’essai en vue de tester les orientations exactes de l’opinion publique vis-à-vis des recommandations relatives à la Moudawana. Ou il s’agit d’un manque de considération à l’égard des institutions du pays de la part de certaines parties ayant contribué, par leurs avis, à la confection même de ces recommandations, et qui ont décidé de les fuiter avant qu’elles ne soient soumises au regard de la plus haute autorité de l’Etat.
Dans ce dernier cas, les concernés doivent rendre des comptes et l’opinion publique doit être informée de l’identité des vrais auteurs de ces fuites suspectes.
«Le timing choisi par ceux qui ont fuité les recommandations sur la réforme de la Moudawana est bien étudié et répond à l’agenda des ennemis du Maroc, parce qu’il coïncide avec un acharnement sans précédent du voisin de l’Est sur le Royaume», estime Al Akhbar.