Les crimes violents qui secouaient le landerneau médiatico-judiciaire sont en net recul. Et ce n’est pas là un effet d’annonce, encore moins un effet de manches. Les nouvelles statistiques de la DGSN, et dont LE360 a eu vent, convergent vers un constat que les faits ne sauraient démentir : le crime se réduit bel et bien en peau de chagrin. A cela, il n’y a aucun secret. L’effet du Plan Hammouchi y est pour beaucoup.
Depuis sa nomination par le roi Mohammed VI, en ce mémorable 15 mai, qui coïncidait avec le 59ème anniversaire de la création de la DGSN, Abdellatif Hammouchi a mis en place une stratégie qui a bel et bien fait recette : l’anticipation, celle-là même qui a permis au royaume de réussir sa bataille inlassable contre le risque terroriste. Le nouveau patron de la DGSN est aussi et surtout un sherpa du renseignement, dont l’efficacité se mesure à l’aune de la capacité d’anticipation avec tout ce que cela comporte de collecte d’information, de surveillance et de filature.
Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à méditer sur les coups de filet que les services de la DGSN ont réussi dernièrement contre les trafiquants de drogue en général, et les trafiquants de psychotropes en particulier. Il n’est pas nécessaire d’être un devin pour imaginer pourquoi la neutralisation des trafiquants de cette «pilule de la mort» figure en tête des priorités de la nouvelle direction générale de la sûreté nationale. Chacun sait que ce poison est la cause de la majorité des homicides, sans compter les effets dévastateurs de cette drogue provenant de l’Algérie produit sur la jeunesse marocaine.
Il est donc loin ce temps où les services attendaient que «le feu se déclare» pour intervenir. La nouvelle stratégie de la DGSN consiste à agir contre le mal, l’attaquer à la racine, au lieu de se calfeutrer dans la posture de l’attentisme et de la réactivité. Au-delà de ce trafic de la mort, bien d’autres faits de gloire sont à mettre à l’actif de la nouvelle direction. Pour s’en rendre compte, il suffit d’apprendre que, aujourd’hui même, les services de la DGSN ont réussi à neutraliser, à Fès, un extrémiste ayant récupéré des produits alimentaires frelatés dont il comptait modifier la date de péremption afin de les écouler au mois du Ramadan et financer le voyage de candidats au jihad aux côtés du présumé «Etat islamique» en Irak et en Syrie.
Et ce n’est pas tout. L’opération «mains propres» menée, depuis ce 15 mai 2015, au sein de la DGSN a permis également d’améliorer l’indice de confiance des Marocains dans leur sécurité nationale. La nouvelle direction générale de la sûreté nationale porte un intérêt particulier à la moralisation de la fonction policière, en décidant de frapper fort contre tout contrevenant à la charte d’éthique avec ce que cela implique en termes d’intégrité, de transparence et de discipline.
Les faits sont légion. Après la suspension d’un officier de police au port Tanger-Med pour implication avérée dans un trafic de drogue international, la mise en détention préventive d’un inspecteur de police à l’aéroport Mohammed VI, à Casablanca, pour avoir perçu un «avantage financier en contrepartie de l’accomplissement d’une tâche administrative», la soumission de deux policiers à Marrakech devant un conseil de discipline, après tout cela et bien d’autre, la DGSN a annoncé, pas plus tard que samedi dernier, la suspension du chef du corps urbain en service dans la région de Khémisset.
La nouvelle direction générale de la sûreté nationale sait parfaitement que la réussite de son plan pour réconcilier le citoyen avec sa sécurité passe aussi par une moralisation du comportement de ceux qui sont censés veiller à faire respecter la loi. Sur ce point, comme sur bien d’autres, il faut reconnaître que la nouvelle direction générale de la sûreté nationale a eu au moins le courage de franchir le pas et réussi à réhabiliter cette belle vocation de police citoyenne. Et c’est tout à l’honneur du nouveau patron de la DGSN.