Raïssouni "tire" sur les ministres PJDistes

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Revue de presseL'ancien leader du Mouvement unicité et réforme (MUR) accuse le parti au pouvoir de s'éloigner du référentiel religieux.

Le 11/06/2013 à 21h36, mis à jour le 12/06/2013 à 06h41

Ahmed Raïssouni est un "pro" des sorties virulentes. Cette fois-ci, c’est en direction des ministres PJDistes que l’ancien président du Mouvement unicité et réforme (MUR) dirige ses piques. Sa lettre publiée mardi par le quotidien du PJD, Attajdid, n’a pas manqué de provoquer des réactions sur certains journaux à paraître ce mercredi 12 juin. Akhbar Al Yaoum consacre au sujet une large place sur sa Une. Le quotidien parle de "la douche froide" de l’idéologue. "Ahmed Raïssouni "accuse" les ministres du PJD de s’éloigner du "référentiel religieux", lit-on sur le quotidien arabophone.

Bien que Attajdid ait été fier de publier les paroles de l’icône du MUR, estime Akhbar Al Yaoum, il n’en reste pas moins que les propos de Raïssouni pointent du doigt "un discours qui perd de son référentiel religieux et s’assimile à ceux des autres formations", explique le journal. Nous lirons deux exemples à la Une du quotidien. Le premier porte sur le dossier de la Kafala (adoption marocaine selon la Charia). Raïssouni met en cause l’approche du ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, quant au refus d’accorder le droit d’adoption aux parents étrangers et non-musulmans. Selon lui, "le principal argument à mettre en avant dans ce dossier est celui de la religion et non celui du cadre juridique ou identitaire". Second exemple, les festivals. Encore une fois, "les positions prises par le parti de la lampe doivent se baser sur les principes religieux", estime Raissouni.

Détourner l'attention

Pour Al Ahdath Al Maghribiya, cette sortie de l’ancien leader du MUR a de quoi surprendre l’opinion publique, non pas pour les raisons que l’on croit. En effet, pour le journal, ce n’est pas tant l’utilisation des notions du "halal" et du "haram" à tour de bras qui surprend, mais "l’exploitation de la religion dans les affaires politiques, économiques, culturelles et autres qui retient l’attention".

Sans parler du timing de cette sortie médiatique. Si l’on en croit le journal, le PJD a coutume de faire appel à son pendant idéologique lorsqu’il se sent sous pression sur le plan politique. En cette période de tension politique, cette sortie de Raissouni relayée par le quotidien du PJD vise à détourner l’attention de l’opinion publique et faire redescendre la pression qui pèse lourdement sur le parti qui dirige le gouvernement.

Par Sophia Akhmisse
Le 11/06/2013 à 21h36, mis à jour le 12/06/2013 à 06h41