Rabat: louer une villa à 55 dirhams par mois, c'est possible, merci la mairie!

Mohamed Sadiki, maire de Rabat.

Mohamed Sadiki, maire de Rabat. . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. La gestion du Conseil de la ville de Rabat, dirigée par le PJD, est à ce point aléatoire que le ministère de l’Intérieur refuse de valider son budget annuel. La mairie ne dispose même pas de l’inventaire de ses biens immobiliers. Parmi eux, certaines villas, louées à 55 dirhams.

Le 13/10/2020 à 21h25

La mairie de Rabat patauge dans de nombreux problèmes aussi bien au niveau de la gestion que sur le plan politique, à tel point que le ministère de l’Intérieur refuse de valider son budget annuel. La majorité dirigée par le PJD n’arrive pas à coordonner avec les services compétents en matière de révision des prix des loyers. De même, elle ne parvient pas à faire l’inventaire de ses biens immobiliers ni à procéder au recouvrement des sommes dues en faveur des arrondissements qui souffrent de déficits budgétaires. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 14 octobre, que ni la wilaya de Rabat, ni le département de l’Intérieur, ni les élus n’ont pu remédier à ces carences. 

Le conseiller de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), Omar El Hayani, a critiqué la politique de la majorité, avec à sa tête le PJD dont les dirigeants avaient promis de lutter contre la corruption et la rente, mais qui ont failli à leur mission. L’élu de la FGD souligne qu’il avait demandé, en 2019, au maire Mohamed Sadiki de lui fournir l’inventaire des biens immobiliers de tous les arrondissements de la capitale. Mais ce dernier a été incapable de dresser l’actif de la ville qu’il dirige. Le conseiller de la Fédération a affirmé que le Conseil de la ville n’avait pu régler le scandale des villas situées à l’Agdal et louées à 55 dirhams l’unité. Omar El Hayani s’étonne du refus du maire de Rabat de répondre aux questions de la FGD, notamment celles concernant les irrégularités flagrantes que son parti avait relevées.

Le quotidien Assabah rapporte que Omar El Hayani souligne que le maire justifie son refus d’inscrire les questions de la FGD par le manque de temps pour préparer la liste des personnes qui louent les magasins appartenant au Conseil de la ville. L’élu indique qu’il s’agit de 1.000 magasins loués à des prix modiques allant de 250 à 580 dirhams. Certains se trouvent dans des quartiers huppés comme le marché central situé sur le boulevard Mohammed V, le campus Al Irfane ou le marché central de l’Agdal. 

Pis encore, ces commerçants, qui réalisent des profits considérables, sous-louent les magasins de la mairie à des tiers. Ils vont jusqu’à vendre, dans certains cas, les pas-de-porte, rendant ainsi cette problématique encore plus complexe. Il est étonnant qu’à l’ère de la communication digitale, la mairie ne dispose pas d’un site électronique permettant aux citoyens d’avoir des informations sur les procédures administratives liées au Conseil de la ville, conclut le conseiller de la FGD.

Par Hassan Benadad
Le 13/10/2020 à 21h25