A Rabat, les usagers des transports publics urbains vont devoir faire face à une nouvelle augmentation du prix du ticket du bus. Cette augmentation, qui devrait intervenir juste après les élections du 7 octobre, se situera entre 50 centimes et un dirham selon les lignes. A en croire le quotidien Al Massae, qui rapporte cette information dans son édition du lundi 4 juillet, cette augmentation est inéluctable, vu la dégradation des finances de l’entreprise, aujourd’hui au bord de la faillite.
En effet, souligne le journal qui cite une source proche du dossier, l’option d’une augmentation des prix a été évoquée lors de la récente réunion, le première après les élections du 4 septembre, du Conseil de coopération des communes qui gèrent collectivement le transport public urbain à Rabat. Et c’est le ministère de l’Intérieur, autorité de tutelle, qui a demandé cette augmentation, inscrite d’ailleurs dans le protocole d’accord de gestion de ce service public, mais reportée à deux reprises, en 2005 et en 2014. Cette année encore, elle a été reportée sur insistance des élus des partis de la coalition gouvernementale qui craignaient les répercussions d’une telle initiative sur leur popularité et, donc, les prochaines élections législatives.
Les élus des partis de la majorité ont donc fini par convaincre les technocrates du ministère de l’Intérieur qu’une telle augmentation des prix aurait un coût politique incalculable, sachant qu’une large tranche des couches défavorisées, donc une frange importante des électeurs, continue à utiliser en masse ce moyen de transport pour ses déplacements quotidiens, malgré la situation catastrophique de l’entreprise et la qualité des services.
Le rapport présenté lors de cette rencontre du Conseil de coopération des communes a d’ailleurs brossé un tableau noir de la situation de l’entreprise chargée de la gestion de ce service public. Malgré les tentatives d’embellir sa situation financière, estime le journal, l’entreprise est bel et bien au bord de la faillite. Et ce, en dépit des dizaines de millions de DH de subventions publiques que le secteur a déjà englouties.Aucune solution en dehors d’une augmentation des prix n’est envisagée. Le quotidien s’interroge, à ce titre, sur une étude sur la restructuration du réseau du transport public urbain, lancée par le ministère de l’Intérieur pour un coût de 5 millions de DH et dont les résultats n’ont pas encore été rendus publics.
Par ailleurs, toujours selon le même rapport, les bus de Rabat ont transporté 74 millions de passagers en 2015. Ce qui, semble-t-il, reste insuffisant puisque les revenus de l’entreprise devraient chuter de 9% cette année et son chiffre d’affaires baisser à 240 millions de DH contre 260 millions de DH en 2015. L’entreprise chargée de la gestion du transport public urbain à Rabat dispose de 459 bus dont 352 en circulation, soit plus d’une centaine de bus immobilisés par les innombrables pannes. La société a, par ailleurs, fait face à plus de 18.000 actes de vandalisme durant les trois dernières années.