Une réunion de médiation avait été récemment menée, sans succès, par Rachid Talbi Alami et Mustapha Baïtas, deux membres du bureau politique du Rassemblement national des indépendants (RNI), auprès d’Asmaa Rhlalou et des élus contestataires du parti de la Colombe au sein du conseil communal de Rabat.
La maire dirige depuis plusieurs mois la ville de Rabat sans majorité. Au sein du conseil communal de la capitale, les élus frondeurs du RNI sont actuellement au nombre de 17. Ils contestent la gestion «unilatérale» de la maire, l’accusant d’avoir entravé la marche de la municipalité depuis son élection, en 2021, à la tête du conseil communal.
Lire aussi : Tensions à la mairie de Rabat: le compte à rebours a-t-il commencé pour Asmaa Rhlalou?
Parmi les décisions impopulaires prises par Asmaa Rhlalou, ils citent notamment la hausse des taxes locales imposées aux cafetiers, l’instauration du «sabot» pour l’immobilisation des véhicules en cas d’infraction au stationnement payant et l’instauration de mesures jugées «antidémocratiques» dans la gestion des assemblées de la municipalité.
Ce que Rachid Talbi Alami et Mustapha Baïtas redoutaient, à savoir le risque de voir le poids du RNI à Rabat s’affaiblir, est en passe de se réaliser. Les conseillers municipaux du RNI viennent tous de rejeter la réconciliation avec Asmaa Rhlalou. «Nous avons informé, lundi 25 décembre, le coordinateur régional du RNI que l’ensemble des élus du groupe RNI refusent catégoriquement les solutions douteuses et minées qu’il a transmises», a affirmé un influent conseiller municipal du RNI contacté par Le360.
Le groupe des élus RNIstes a exprimé à cette occasion son attachement à l’esprit de la réunion qu’avait présidée récemment Aziz Akhannouch, qui avait déclaré que «la présidence de la mairie à Rabat doit changer».
Lire aussi : Rabat: la maire Asmaa Rhlalou davantage isolée, le projet de budget 2024 de la capitale rejeté
L’échec de cette tentative de réconciliation a été rapidement suivi d’un deuxième désaveu, venu cette fois-ci du tribunal administratif. Le lundi 25 décembre, selon une source autorisée, le tribunal administratif a annulé les décisions prises en février dernier par le conseil de la ville, sous l’impulsion de la maire, au sujet des articles 11 et 33 du règlement intérieur.
La première disposition avait plafonné le nombre des questions à discuter lors des assemblées, alors que le second article mis en cause avait imposé «l’interdiction de filmer (par le public et les médias, NDLR) les séances du conseil municipal».
Selon la même source, les élus de l’opposition se préparent à convoquer une séance extraordinaire et urgente du conseil de la ville, afin de débattre d’une série de questions liées notamment au dossier des «fonctionnaires fantômes» et à ceux du récent verdict du tribunal administratif et de la société Rabat Parking.