Saâd-Eddine El Othmani a troqué sa veste de chef du gouvernement contre sa tunique partisane pour tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge. Constatant que son parti s’est retrouvé complètement isolé face à l’unanimité des partis politiques quant à la proposition d’amendement du quotient électoral, le chef du PJD a violemment condamné cette «grave sédition contre la démocratie». Une accusation à laquelle il associe, avec plus de véhémence, le ministère de l’Intérieur qui semble favorable à cette proposition. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 19 octobre, que Saâd-Eddine El Othmani n’a pas mâché ses mots en accusant les autres partis, ainsi que le ministère de l’Intérieur, de ternir l’image du Maroc à l’extérieur et de torpiller tous les acquis démocratiques cumulés depuis 20 ans.
Lors d’une journée d’étude consacrée, par le PJD, à la réforme électorale, El Othmani a haussé le ton en déclarant que son parti refusait que le calcul du quotient électoral soit basé sur le nombre des électeurs inscrits et non sur le nombre des voix valides exprimées. Et le leader islamiste de marteler: «La proposition de calculer ce quotient sur la base du nombre des électeurs inscrits sur les listes électorales constitue une grave récession politique et une rébellion contre la démocratie. Nous ne livrerons jamais le PJD à n’importe qui pour qu'il en fasse n’importe quoi». Les discussions sur ce sujet, poursuit-il, ont été détournées pour se transformer en manœuvres visant à «atomiser le PJD et à réduire ses résultats électoraux». A tel point, précise-t-il, que lors des concertations sur les lois électorales, les parties présentes ne parlaient plus que du nombre de sièges que va obtenir le PJD et de la position qu’il va occuper sur le plan national».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que Saâd-Eddine El Othmani refuse catégoriquement tout changement et accuse les partis, et tout particulièrement le ministère de l’Intérieur, de «ternir l’image du Maroc politiquement et démocratiquement à l’étranger». Le leader islamiste souligne que son parti s’oppose au changement du quotient électoral car, ajoute-t-il, les lois électorales en vigueur ont été adoptées en 2002, quant le PJD était dans l’opposition. Et de s’étonner, non sans un brin d’ironie, de voir ces partis, qui étaient dans la majorité à l’époque, s'unir, aujourd’hui, pour approuver ce «coefficient bizarre» qui vise à liquider le legs propre de feu Abderrahmane El Youssoufi.