Quels remèdes à la migration des médecins marocains? Au Parlement, l’Istiqlal engage la réflexion

Le 03/06/2025 à 16h46

VidéoLe groupe istiqlalien à la Chambre des conseillers a organisé ce mardi une journée d’étude sur l’impact négatif de la fuite des médecins marocains à l’étranger sur le système national de la santé.

Organisé sur le thème «L’immigration des compétences médicales: diagnostics et solutions», la journée a vu la participation de nombreux experts, chercheurs, académiciens ainsi que de certains ministres de la Santé qui se sont succédé ces dernières décennies tels que El Houcine Louardi (PPS) et Abdelouahed El Fassi (Istiqlal).

Quant au ministre actuel, Amine Tahraoui, il a brillé par son absence à cette conférence à laquelle a participé le ministre de l’Enseignement supérieur, Azeddine Midaoui. Ce dernier a rappelé les efforts consentis pour combler le déficit en médecins d’ici 2030.

La conférence était animée par Mohamed Zidouh, chirurgien et conseiller parlementaire de l’Istiqlal.

Le Maroc connaît une importante pénurie en médecins, un déficit que la Cour des comptes estime à 47.000 et qui pourrait se creuser à 53.000 d’ici 2035. Cet important gap est dû à plusieurs facteurs, notamment la fuite des médecins vers l’étranger et le manque d’attractivité de la profession au Maroc.

Plusieurs autres facteurs sont également à l’origine du départ des médecins: opportunités professionnelles, salaires compétitifs, quête d’une meilleure qualité de vie.

Selon les résultats d’une étude menée en 2022 auprès des étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, 70,1% des étudiants en dernière année comptent quitter le Maroc à la fin de leur formation.

La formation d’un médecin coûte à l’État un million de dirhams. Outre la réduction de la durée de formation de 7 à 6 ans, le président du Conseil de la communauté marocaine de l’étranger (CCME), Driss El Yazami a suggéré l’augmentation des salaires des médecins généralistes et la mise en œuvre de mesures attractives pour faciliter le retour des médecins qui ont émigré.

«Il ne suffit pas de les dédommager à leur retour, mais il faudra prendre en charge les dispositifs d’accompagnement», a-t-il précisé. Il faut aussi, a-t-il ajouté, «intégrer les compétences médicales marocaines de l’étranger au sein des nouvelles structures dirigeantes de la santé au Maroc», a recommandé Driss El Yazami.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 03/06/2025 à 16h46