«Oui, le PJD a gagné et remporté 125 sièges, mais Benkirane a perdu sur l’essentiel: contribuer à la construction démocratique au Maroc (…). Il a perdu parce qu’il n’a plus aucun pouvoir sur son parti, sur ses milices», attaque d’emblée Abderrahmane El Mensi, auteur de cette tribune.
L’auteur rappelle comment le PJD et ses militants sont restés otages du legs de Hassan El Benna, le fondateur des Frères musulmans. Un legs et une idéologie qui tiennent, selon l’auteur en deux mots: «Avec ou contre moi!».
Abderrahmane El Mensi rafraîchit la mémoire à ceux qui l’ont courte et rappelle toutes les fatwas émises par les militants du PJD et du MUR, allant jusqu’à excommunier ceux des électeurs qui donnent leurs voix à d’autres partis, alliés et rivaux des islamistes confondus.
«La propagande du PJD a vicié un scrutin électoral normal dans toute démocratie pour en faire une problématique d’identité et tirer à boulets rouges sur les défenseurs de la jupe, ceux qui défendent les déjeuneurs pendant le Ramadan, les trafiquants de drogue, ceux qui boivent…», écrit l’auteur de la tribune.
Ce dernier en arrive à une triste conclusion: en agissant de la sorte, les programmes électoraux ont été mis de côté, tout comme le bilan et les décisions du gouvernement sortant. En revanche, l’auteur estime que nous avions eu droit à l’Inquisition avec un discours qui n’est pas très différent de celui de Daech.
«Ou bien Benkirane est d’accord sur toute la ligne avec ses milices qui n’ont même pas épargné ses alliés, ou alors il n’a plus aucune emprise sur ces dernières et c’est très dangereux», ajoute Abderrahmane El Mensi qui estime que les Marocains n’ont plus à être dupes quant à la prétendue ouverture de Abdelilah Benkirane qui essaie de mener tout le monde en bateau avec ses blagues, ses pas de danse et ses déplacements en voiture en écoutant Oum Kalthoum…
L’auteur attire l’attention quant à ces mêmes milices du PJD, échappant à tout contrôle, qui ont noyauté les institutions et les autres partis politiques. Ces mêmes milices, ajoute l’auteur, qui se sont tout permis, mais qui, bizarrement, ont toujours brillé par leur absence quand il est question de défendre les grandes causes de la Nation.
«Il a gagné un deuxième mandat, mais sa machine de guerre appartient à l’époque fasciste. Entre le premier exercice démocratique de 2011à 2016 et le deuxième, tout s’est dévoilé et les Frères ont montré leur visage hideux», conclut Abderrahmane El Mensi.
C’est en cela que Abdelilah Benkirane a perdu. Le PJD aujourd’hui et, surtout, le MUR (le véritable parti), sont hors de contrôle.