Dans son édition du vendredi 2 août, le quotidien Assabah revient sur l’accueil réservé par les autorités mauritaniennes, mercredi dernier, au chef du Polisario. Cette virée de Brahim Ghali à Nouakchott, sous prétexte d’assister, ce jeudi 1er août, à la cérémonie d’investiture de Mohamed Ould Cheikh El Ghazounai pour un second présidentiel, n’était certainement pas désirée en Mauritanie, au lendemain de la reconnaissance historique par la France de la marocanité du Sahara, largement médiatisée et saluée à Nouakchott.
D’aucuns, rapporte Assabah, sont allés jusqu’à comparer l’accueil de Brahim Ghali à Nouakchott, venu à bord d’un avion de la présidence algérienne, par le Premier ministre mauritanien Mohamed Bilal Messaoud, à la bourde monumentale du président tunisien Kais Saied à Tunis lors de la visite du même Brahim Ghali avec tous les honneurs au sommet Japon-Afrique en août 2022. Un comportement auquel le Maroc avait immédiatement et fermement réagi en rappelant son ambassadeur à Tunis.
Pour sa part, ajoute Assabah, Mustapha Selma, ancien chef militaire au sein des milices du Polisario, a réagi à cette visite à travers certains médias marocains et mauritaniens, en mettant en garde les autorités mauritaniennes contre le maintien de relations, même limitées, avec le mouvement séparatiste du Polisario. Selon lui, l’avenir de la Mauritanie ne peut s’écrire que dans le cadre d’une intégration économique et stratégique avec le voisin marocain. Elle aura ainsi tout à gagner dans le renforcement de ses relations avec le royaume, un partenaire stratégique pour la sécurité et la stabilité de la Mauritanie.
Mustapha Selma a rappelé que la Mauritanie, contrairement à certains pays comme l’Afrique du sud ou la Tunisie, est un pays concerné par le dossier du Sahara depuis 1964, à une époque où le Polisario n’existait pas, et qu’elle est aujourd’hui considérée par l’ONU comme l’une des parties prenantes dans la résolution du conflit factice créé autour du Sahara marocain.
De son côté, le politologue et chercheur en sciences politiques, Abdelfattah Naoum, remarque, dans un tweet, que si les relations de la Mauritanie avec le Polisario sont très limitées et en dents de scie, il faut surtout garder à l’esprit que du point de vue politique, la position de la Mauritanie sur le dossier du Sahara est claire. En effet, elle s’en tient à une stricte neutralité positive, que le chercheur estime très favorable au Maroc. Selon lui, la visite de Brahim Ghali à Nouakchott, à la demande des caporaux algériens, vise trois objectifs principaux.
Primo, tenter de sauver la face d’un régime algérien qui ne cesse d’accumuler les revers diplomatiques cuisants dans le dossier du Sahara marocain. Deuxio, il s’agit, au moment où la direction du Polisario est aux abois et vivement contestée dans les camps de Tindouf, d’appeler à la rescousse en affichant Brahim Ghali au milieu des invités de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Enfin, l’objectif principal de cette virée n’est autre que celui de créer la zizanie dans les solides relations maroco-mauritaniennes, depuis longtemps vaccinées contre ce genre de vaines et basses manœuvres algériennes.