En Égypte, la colère monte contre une série américaine ayant osé montrer Cléopâtre sous les traits d’une femme noire... Plus généralement, le monde scientifique égyptien est «vent debout» contre le courant afrocentriste, qui affirme que l’ancienne Égypte était «nègre». De plus, comme les inventions primordiales ont été faites par les Égyptiens, les afrocentristes soutiennent qu’elles le furent donc par des Noirs.
Or, cette idée d’une Égypte «nègre», inspirée de Cheikh Anta Diop, a été scientifiquement totalement rejetée, et cela, pour plusieurs raisons:
- L’une est linguistique. L’ancien égyptien qui se rattache en effet au groupe afrasien (ou afro-asiatique), regroupant l’arabe, les langues sémites et le berbère, n’a pas de parenté avec les langues parlées dans le reste de l’Afrique, qu’il s’agisse du groupe linguistique nilo-saharien ou niger-congo.
- Du point de vue physique, les Égyptiens anciens étaient des «Blancs» de type «méditerranéen», l’étude des momies permettant d’affirmer que les mélanodermes étaient très rares dans l’ancienne Égypte. Dans leur immense majorité, les momies égyptiennes sont en effet celles d’individus leucodermes ayant des cheveux lisses ou ondulés et non crépus.
- Les portraits peints à la détrempe sur panneaux d’acacia mis au jour au Fayoum reproduisent fidèlement les traits des défunts, l’usage étant apparu de recouvrir le visage d’une planche de bois avec leur portrait. Nous disposons ainsi d’une vaste documentation permettant d’affirmer que les habitants du Fayoum étaient à cette époque des «Blancs».
- Grâce à l’étude des représentations artistiques, nous savons que les Égyptiens anciens représentaient fidèlement chaque population étrangère selon ses traits particuliers et selon sa «couleur». Ainsi, les Soudanais l’étaient en noir ou en cuivré foncé avec un profil négroïde, des cheveux courts et crépus.
- Les plus récents travaux des généticiens démontrent quant à eux que non seulement les Égyptiens anciens n’étaient pas noirs de peau, mais plus encore qu’ils étaient plus blancs que les actuels Égyptiens.
L’analyse des haplotypes du chromosome Y portant sur le polymorphisme de l’allèle p-49 a, Taq I des actuels habitants de l’Égypte a ainsi démontré que le fond ancien de peuplement de la vallée égyptienne du Nil n’était pas «nègre», mais sémito-berbère…
En 2017, avec le séquençage du génome de 151 momies mises au jour en Moyenne-Égypte et datées entre 1388 av.JC et 426 ap.JC, Verena Schuenemann et ses collègues de l’Université de Tübingen et de l’Institut Max Plank de Leipzig, ont montré que les Égyptiens anciens étaient leucodermes et que les gènes sud-sahariens de l’actuelle population de l’Égypte procèdent d’une introduction récente, datant d’il y a moins de mille ans, soit +-1.500 ans après la fin de l’Égypte pharaonique classique.
Les populations anciennes de l’Égypte ont une «affinité génétique» avec les Natoufiens de Palestine, les populations néolithiques d’Anatolie, les Berbères et les Européens actuels. Toutes des populations de type europoïde méditerranéennes et leucodermes.
Pour les afrocentristes, l’histoire n’est pas une science ayant ses règles et sa méthodologie et ils refusent de reconnaître qu’il existe une différence entre fait et mythe. Quant à la critique de leurs affirmations, elle est considérée comme «raciste», ce qui leur permet de mettre un terme au débat. Et pendant ce temps, l’histoire plurimillénaire de l’Égypte est saccagée et foulée aux pieds.