Plantons d’abord le décor. Le vendredi 13 novembre, les vaillants soldats de notre armée investissaient la zone d’El Guerguerat pour rétablir la libre circulation des biens et des personnes et mettre fin aux agissements d’une horde de séparatistes qui se livraient à des actes de banditisme depuis le 21 octobre. Les Marocains suivaient, en temps réel, l’évolution de la situation. Les réseaux sociaux s'étaient drapés des couleurs verte et rouge. Sur les comptes des utilisateurs, ce ne furent, ce jour-là, que manifestations de soutiens aux FAR. Tous les chefs des partis politiques avaient tenu une réunion urgente présidée par le chef du gouvernement et le temps n’était plus aux divergences. Un consensus de toujours, clamé d’une seule voix: on ne cède rien, quand il s’agit du Sahara.
Et pendant ce temps, en ce même vendredi 13, Annahj Addimocrati avait réuni son secrétariat national pour débattre de diverses questions. Ce 15 novembre, les camarades de Brahma ont finalement rendu public le communiqué résumant leur conciliabule. Au sujet d’El Guerguerat, Annahj estime que «le conflit comporte des dangers pour la région et ses peuples».
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Par la suite, Annahj s'est complu à utiliser le terme «Sahara Occidental» – même si la diplomatie marocaine l’utilise parfois, et que cette dénomination désigne la situation géographique d’un territoire, on devine très bien les dessous de cette appellation par Annahj.
De plus, ce parti communiste appelle à éviter l’escalade, semblant oublier que c’est le Polisario qui a bloqué le trafic routier entre le Maroc et la Mauritanie, et rappelle sa position de toujours: une solution au conflit qui garantit «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
Le communiqué d’Annahj débute par de sévères critiques de la manière dont le «régime makhzénien» gère et a géré la crise du Covid-19 dont feraient les frais «les prolétaires». Pour les camarades de Brahma, l’annonce d’une campagne de vaccination contre le Covid-19 n’est qu’une «fuite en avant» qui va d’abord servir les intérêts des «lobbies capitalistes» nationaux et étrangers.
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Et les autres partis politiques? Selon Annahj, ils seraient obnubilés par la seule course aux sièges, au profit pour servir leurs propres intérêts et ceux du «régime makhzénien». Même le président américain élu n’échappe pas à l’ire des militants de la faucille et du marteau, car il ne serait que le prolongement de la stratégie capitaliste mondiale qui chercherait, selon eux, à mettre les peuples à genoux.
Annahj Addimocrati a tout à gagner, avant la campagne de vaccination contre le Covid-19, à se procurer un remède pour s’enraciner dans une époque postérieure à la chute du mur de Berlin. Quant à sa voix discordante dans la mobilisation nationale et unanime contre les ennemis de l’intégrité territoriale, elle instruit sur les visées de ce groupuscule de plus en plus pathétique, prisonnier d’une rhétorique qui appartient à un autre âge.