Nouvelle provocation, une de plus, à l’encontre des casques bleus chargés de veiller à l’application de l’accord de cessez-le-feu, signé le 15 octobre 1991. Après l’immobilisation par le Polisario d’un hélicoptère onusien sur une piste d’atterrissage, jeudi 30 avril à Tindouf, exigeant pour la première fois de l’équipage onusien de produire des documents de voyage, dont les passeports, revoilà le front séparatiste revenir à la charge et conditionner désormais l’accès onusien aux camps au changement des plaques d’immatriculation marocaines! Cette nouvelle mesure a pris effet vendredi 1er mai, quand des éléments armés du Polisario ont intercepté et réquisitionné, au niveau de la soi-disant «zone militaire» à Tindouf, un véhicule de la Minurso parti de Laâyoune pour approvisionner en vivres des casques bleus stationnés à l’autre bout de la frontière Est du royaume.
Contacté par Le360, un membre du Conseil royal consultatif pour les Affaires sahariennes (CORCAS) a expliqué que cette nouvelle tactique, vraisemblablement orchestrée dans les couloirs glauque du Département algérien du renseignement et de la sécurité (DRS), se voulait une réaction désespérée à l’appel lancé, à travers la résolution 2218, par le Conseil de sécurité pour le recensement de la population séquestrée à Tindouf.
Selon la même source, qui a souhaité ne pas être citée, cet appel clair et ferme a provoqué un profond désarroi à Alger, mise en demeure de donner, en 2015, une suite à la demande onusienne et autoriser l’enregistrement de la population séquestrée. Une expectative qui fait trembler Alger, autant que son produit pur jus, le Polisario, tant et si bien qu’une telle opération permettra de connaître le nombre réel des sahraouis séquestrés, situé autour de 90.000 personnes, au lieu de celui, surréaliste, qu’Alger plafonne à 200.000 !
Un surplus de plus de la moitié qu’Alger et le Polisario utilisent, comme l’a déjà montré le rapport européen de lutte contre la fraude (OLF), pour gonfler le volume des aides humanitaires, dont une grande partie est revendue sur les souks de Nouakchott, Nouadhibou, en Mauritanie, à Bamako, au Mali, et à Niamey, au Niger. Un business qui a permis aux barons d’Alger et du Polisario de bâtir des fortunes colossales sur les ruines d’une population sahraouie affamée et humiliée.