Projet du Parc naturel de l’Anti-Atlas: Sadiki fait marche arrière

Mohammed Sadiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, lors de son intervention au Parlement, le 22 juillet 2024.

Revue de presseLe projet de ce parc naturel, qui fait partie de la Stratégie Forêts du Maroc 2020-2030, a finalement été abandonné. Les habitants des régions sur lesquelles il devait être réalisé s’y sont opposés catégoriquement, et le ministre a cédé face à leur pression. Une revue de presse tirée des quotidiens Assabah et Al Akhbar.

Le 04/08/2024 à 20h12

Les habitants de 13 communes et 72 douars, dans les provinces de Tiznit, Chtouka-Ait Baha et Taroudant, ont finalement gagné le bras de fer qui les opposait au ministère de l’Agriculture. Le département de Mohamed Sadiki, écrit le quotidien Assabah dans son édition du lundi 5 août, était sur le point de concrétiser un projet de création d’un parc naturel dans l’Anti Atlas occidental.

Le projet souligne le quotidien avait suscité une levée de boucliers de la part des propriétaires du foncier sur lequel il était prévu de le réaliser. Face à la détermination des habitants qui se sont opposés à ce que leurs biens fonciers soient transformés en parc naturel, le ministère dirigé par Mohamed Sadiki s’est résigné à faire marche arrière. Les habitants, explique Assabah, ont été, tout le long de leur campagne de protestation, encadrés par des associations des organisations civiles et de droits de l’Homme.

Pourtant, insiste le quotidien, le projet était bien avancé. Un avis d’examen public a été même publié dans le Bulletin officiel daté du 14 mars 2024 concernant ce parc, d’une superficie de plus de 111.000 hectares et qui englobe de nombreux douars des trois provinces. Le projet fait partie de de la Stratégie Forêts du Maroc 2020-2030 dans sa composante relative à la création des parcs naturels intégrés. Malgré cela, le ministre a fini par céder face aux contestations des habitants

La décision du ministre, poursuit Assabah, a été prise suite à une réunion tenue avec les présidents des collectivités territoriales concernées par la création de ce parc. Réunion à laquelle ont assisté également des associations locales et durant laquelle le ministre a souligné que «nul projet ou programme ne peut être mené sans concertation avec les populations concernées. Et en réponse à la volonté de tous, ce dossier est clôt».

D’après le quotidien Al Akhbar, qui a également évoqué ce sujet dans son édition du même jour, cette réunion a effectivement eu lieu vendredi dernier et s’est déroulée en présence de plus présidents de communes dirigées par le RNI, en plus du président, également RNIste, de la Régions Souss-Massa ainsi que du coordinateur régional du même parti et un parlementaire, lui aussi du RNI.

Ces présidents des collectivités territoriales, ajoute Al Akhbar, «ont demandé au ministre de surseoir à la réalisation de ce projet en raison de la vague de contestation qu’il a suscité au sein de la population locale». Les habitants ont rejeté le projet et le ministre a répondu favorablement à leur demande.

«Le ministère ne va jamais s’engager dans un projet qui ne représente pas d’intérêt pour les habitants de la région où il est programmé », a souligné le ministre dont les propos ont été repris par le quotidien. D’après Al Akhbar, le parc naturel dont le projet vient d’être annulé devait se situer sur les terres des communes d’Amlen, Tighmi, Larbraâ n’Ait Ahmed, Anzi, Tnine Aday, Sid Ahmed Oumoussa, Reggada, Ouijjan, Labraâ Resmouka dans la province de Tiznit ainsi que d’autres communes dans les provinces de Taroudant et Chtouka-Ait Baha.

Par Le360
Le 04/08/2024 à 20h12